L’Inde ouvre une enquête contre « Telegram » après l’arrestation de Pavel Durov en France

L’arrestation, en France, de Pavel Durov, fondateur et patron de « Telegram », a des répercussions jusqu’en Inde. Une enquête y a été ouverte sur l’application de messagerie chiffrée afin de savoir si elle violait la loi indienne.

Le gouvernement de Narendra Modi, qui cherche fréquemment à contrôler les réseaux sociaux, n’exclut pas de bannir « Telegram ».

Selon l’agence indienne « PTI », c’est en réaction aux événements survenus en France que le ministère de l’Intérieur indien a été sollicité pour enquêter sur « Telegram ». Toutefois, l’application de messagerie était déjà surveillée par les autorités en raison d’affaires d’escroquerie. En juillet, l’autorité indienne de régulation des marchés financiers a signalé des manipulations de cours d’actions via « Telegram », et en juin, des examens publics importants ont été annulés en raison de fuites sur la plateforme, selon le ministère de l’Éducation.

Quant à la vie privée des utilisateurs, les accusations portées par l’Inde diffèrent de celles soulevées en France, notamment concernant la modération des contenus pornographiques. D’après « PTI », le gouvernement pourrait interdire l’application si l’enquête conclut à une responsabilité pénale. Le gouvernement indien est fréquemment en conflit avec les réseaux sociaux ; il a contraint « Twitter » à supprimer certains comptes et demande à « WhatsApp » de lever le chiffrement de ses messages. Ces ultimatums, justifiés par des considérations de sécurité nationale, sont parfois critiqués pour leur impact sur la vie privée des utilisateurs.

A constater que le pouvoir indien, qui est largement une dictature, s’en prend à « Telegram » parce que la messagerie l’empêche de pouvoir ne faire diffuser que sa propagande, on n’a plus de doute sur les raisons réelles de l’arrestation de son fondateur et patron, Pavel Durov, par le gouvernement français, parfaitement dans la continuité des interdictions de médias comme « Spoutnik » et « RT », il y a un peu plus de deux ans, toujours sous prétexte de combattre la fausse information.

Joseph Kouamé & Christian Estevez

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