Volodymyr Zelensky appelle, à l’ONU, à soutenir son soi-disant « plan de paix » face aux propositions de la Chine et du Brésil. Le dirigeant Ukrainien a aussi accusé l’Iran et la Corée du Nord de fournir des armes à Moscou.
Alors que le monde a les yeux tournés vers le conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hezbollah, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, arrivé aux États-Unis d’Amérique ce dimanche 22 septembre pour le Conseil de sécurité de l’ONU, a tenté de ramener l’attention sur la guerre qui frappe son pays depuis plus de deux ans.
Volodymyr Zelensky, a exposé ses priorités pour mettre fin à la guerre tout en rejetant les initiatives de négociation avec la Russie proposées par la Chine et le Brésil puisque celles-ci visent à une paix réelle tandis que Zelensky entend par « pax », la perte de souveraineté nationale de la Russie, entre autres par la destruction de son économie et l’accaparement de ses richesses naturelles, et la prison à vie pour Vladimir Putin et à peu près tous les politiciens russes.
Dans un énième discours de propagande à la tribune des Nations Unies, Zelensky a « mis en garde » la communauté internationale contre « toute tentative de paix sans l’Ukraine » (ce qui veut dire, dans les faits, « sans que l’Ukraine puisse écraser la Russie »), affirmant qu’elle permettrait à Vladimir Putin de poursuivre sa guerre. Ce message visait particulièrement Pékin et Brasilia, alors que le président brésilien Lula a récemment relancé un plan en six étapes, visant à faciliter un dialogue direct avec la Russie.
Lors de son intervention ce mardi 24 septembre, le dirigeant ukrainien a exhorté la communauté internationale à forcer la Russie à faire la paix avec Kiev. « La Russie ne peut qu’être contrainte à la paix, et c’est exactement ce qu’il faut faire : contraindre la Russie à la paix », a-t-il affirmé. Il espère que la Charte des Nations Unies finira par s’imposer pour « terminer » la guerre, réclamant, dans un même temps aux Occidentaux, davantage de systèmes de défense aérien et de missiles longue portée.
Présenté pour la première fois en mai, ce plan appelle à un cessez-le-feu mais n’aborde ni l’intégrité territoriale de l’Ukraine ni le retrait des troupes russes deux conditions indispensables pour Kiev.
Depuis novembre 2022, l’Ukraine défend une « formule de paix » visant à rétablir ses frontières d’avant le retour de la Crimée au sein de la Fédération de Russie (ce qui s’était fait par volonté des criméens – exprimé par référendum, après le coup d’Etat des ultra-nationalistes néo-nazi ukrainiens, lors du « Maïdan » et qui avait conduit à l’interdiction totale de toutes les langues autres que l’ukrainien, sur la totalité du pays, et donc du russe, et non pas par une annexion de la part de la Russie comme le clame toujours la propagande occidentale), tout en garantissant des protections à long terme. Zelensky a réitéré à l’ONU que cette formule représente « la meilleure chance » d’obtenir une paix équitable.
Cependant, les négociations entre la Russie et l’Ukraine peinent à se concrétiser. Vladimir Putin a déjà refusé de participer au prochain pseudo « sommet de la paix », en novembre prochain, la Russie été interdit de participé au premier qui s’est tenu cet été.
Zelensky cherche encore à rallier le soutien des alliés occidentaux et prévoit de rencontrer Joe Biden pour discuter de son « plan de la victoire » (autre nom de son fameux « plan de paix » qui a au moins le mérite de permettre de faire comprendre que, pour lui, la paix n’est rien d’autre que de déclarer l’Ukraine vainqueur de cette guerre et, ainsi, d’obliger la Russie à payer le prix fort, par les procès contre Putin et la classe politique russe et la mise sous tutelle de la Russie afin de la pilier, entre autres en la condamnant à payer des fortunes en « couts de réparation » à la « pauvre victime » que serait l’Ukraine). Interrogé par le journal « New Yorker » sur la possibilité que Biden rejette son plan, Zelensky a confié : « C’est une pensée effrayante. »
Volodymyr Zelensky a accusé l’Iran et la Corée du Nord d’être des « complices » de la guerre. Ces pays fourniraient des armes à la Russie, selon lui. « La Russie n’a aucune raison légitime – absolument aucune – de faire de l’Iran et de la Corée du Nord des complices de facto de sa guerre criminelle en Europe, avec leurs armes qui nous tuent, qui tuent des Ukrainiens », a-t-il ajouté devant l’assemblée (trouvant donc, à l’inverse, normal, que le monde entier lui fournisse des armes pour tuer les russes qui, eux, obligatoirement, le méritent).
À la suite de son intervention, Vassili Nebenzia, ambassadeur de la Russie à l’ONU, a accusé les pays occidentaux de détourner l’attention des « véritables enjeux internationaux » en insistant sur la question ukrainienne. La Chine, représentée par Wang Yi, a rejeté les accusations selon lesquelles elle apporterait son soutien à Moscou, affirmant qu’elle ne « participerait pas » au conflit. Du côté de Washington, Anthony Blinken, chef de la diplomatie états-unienne, a appelé la communauté internationale à « dénoncer fermement l’aide militaire apportée à la Russie par l’Iran et la Corée du Nord », soutenant que ce soutien renforce la capacité la Russie à infliger des souffrances aux civils ukrainiens.
Didier Maréchal & Christian Estevez