Guerre à Gaza : L’armée israélienne libère, une Yazidie captive pendant dix ans comme esclave sexuelle, dès son enfance

L’armée israélienne a fait savoir, ce jeudi 3 octobre, avoir libéré une jeune femme yazidie retenue en captivité dans la bande de Gaza pendant dix ans après avoir été enlevée par des jihadistes de Daesh et « vendue » à un membre du Hamas. (Avec : AFP)

À Washington, le Département d’État états-unien a indiqué que les États-Unis d’Amérique avaient « aidé » à l’évacuation de la jeune Irakienne d’origine Yazidie (minorité ethnique kurde de Mésopotamie – ndlr), « afin qu’elle puisse retrouver sa famille en Irak ».

Selon l’armée, cette femme de 21 ans a été « sauvée » dans la bande Gaza, où Israël est en guerre avec le mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas depuis bientôt un an, dans le cadre d' »une opération complexe en coordination avec les Etats-Unis d’Amérique, la Jordanie et d’autres partenaires internationaux ».

« Le terroriste qui la détenait a été tué, vraisemblablement lors de frappes [israéliennes], et elle est parvenue à s’enfuir et à rester cachée quelque part dans la bande de Gaza », indique un communiqué de l’armée israélienne, sans plus de détails. « Elle a été secourue récemment dans le cadre d’une mission secrète » avant de passer en Jordanie « et de là, elle est retournée auprès de sa famille en Irak », ajoute le communiqué militaire.

À Bagdad, le ministère des Affaires étrangères irakien a fait état du retour de la captive « grâce à des efforts conjoints du ministère et [des services de sécurité irakiens] en coordination avec les ambassades des Etats-Unis d’Amérique à Bagdad et à Amman et les autorités jordaniennes, après plus que quatre mois […] de suivi », sans faire mention d’Israël, pays que l’Irak ne reconnaît pas.

La diplomatie irakienne précise que la jeune Irakienne, qui a été kidnappée par des membres de l’organisation terroriste Daesh et déplacée dans plusieurs pays avant d’être libérée, était « rentrée en Irak », sans faire mention de la bande de Gaza, du simple fait que l’Irak soutienne l’organisation terroriste Hamas.

Les Yazidis, considérés comme une minorité ethnique adeptes d’une religion monothéiste ésotérique, vivent principalement en Irak et en Syrie, mais sont considérés par Daesh comme des hérétiques. Après une rapide montée en puissance en 2014, Daesh a commis de nombreuses exactions dans les territoires qu’il a conquis en Irak et en Syrie, entraînant le massacre de milliers d’hommes, l’enlèvement de femmes vendues comme épouses aux jihadistes et réduites à l’esclavage sexuel. Daesh a été « vaincu » en 2017.

Le général de brigade Elad Goren, chef du Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a déclaré que la jeune femme était probablement entrée dans la bande de Gaza par le poste-frontière de Rafah avec l’Égypte, sans préciser comment elle était arrivée d’Irak.

Elad Goren a également affirmé que « Daesh l’a vendue à un membre du Hamas, mais elle a été retenue en captivité par un groupe de membres du Hamas, ce qui constitue une preuve supplémentaire des liens idéologiques entre le Hamas et Daesh ». La jeune femme était en bonne santé « mais pas dans un bon état mental », a-t-il ajouté, « nous comprenons que l’expérience qu’elle a vécue a été terrible ».

« Je peux vous dire qu’elle est à présent en sécurité avec sa famille en Irak », a déclaré, à Washington, le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller. « Les circonstances de cette affaire sont vraiment, vraiment difficiles à décrire », a-t-il ajouté, parlant d’une « jeune femme qui, il y a 10 ans, alors qu’elle était âgée de 11 ans, a été enlevée par le groupe Etat islamique en Irak, vendue et forcée d’épouser un combattant du Hamas à Gaza, et déplacée à Gaza contre son gré ». Il s’est refusé à entrer dans le détail de l’opération.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël le 7 octobre lors de l’attaque du Hamas ayant déclenché la guerre en cours, 97 sont encore captives à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Depuis la fin de l’unique trêve dans cette guerre, le 1er décembre 2023, seuls sept otages ont été secourus vivants lors d’opérations de l’armée israélienne.

Didier Maréchal

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