Rémy Boullé, double médaillé paralympique, a été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire suite à une collision mortelle avec un scooter. Il a fait appel de cette décision.
Jugé le 19 septembre par le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne (Vendée), le médaillé paralympique de Kayak, Rémy Boullé, a été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire, comme l’a rapporté l’hebdomadaire « Le Journal des Sables ». Les juges ont rendu leur décision le 24 octobre 2024.
Le tribunal a également ordonné la suspension de son permis de conduire pour une période de six mois. Par ailleurs, il devra verser 30 000 euros de dommages et intérêts à chacun des parents de la victime, selon « Le Journal des Sables ». Le 26 octobre, Rémy Boullé a indiqué à « La République du Centre » qu’il avait décidé de faire appel de sa condamnation, conservant ainsi sa présomption d’innocence.
Le 27 décembre 2023, un adolescent de 17 ans conduisant un scooter est décédé après avoir été percuté par une Audi SQ7 aux Sables-d’Olonne. L’accident frontal entre les deux véhicules s’est produit de nuit, peu avant 20 heures, sous la pluie, sur une route comportant des virages. Le choc a été si violent que le scooter a été “plié en deux”, et le jeune homme est mort sur les lieux.
Rémy Boullé, un parakayakiste de 36 ans originaire du Loiret et médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Paris 2024, se trouvait au volant de l’Audi ce soir-là. Il était présent aux Sables-d’Olonne pour rendre visite à sa famille. Lors de son procès, il a déclaré qu’il roulait à environ 50 km/h en abordant un virage “en S” et qu’il n’avait pas remarqué l’arrivée du scooter en face.
Une vitesse inadaptée
Une expertise réalisée durant l’enquête a conclu que le scooter fonctionnait correctement, circulant à environ 45 km/h au moment de l’impact et se trouvant sur la partie gauche de sa voie. La vitesse de Rémy Boullé a été estimée à environ 50 km/h, conforme à la limite autorisée.
Le ministère public a requis un an de prison avec sursis, estimant que, bien que le médaillé paralympique ait respecté la limitation, sa vitesse n’était pas “adaptée aux conditions de circulation”. Aucun élément aggravant, comme la consommation d’alcool ou de stupéfiants, n’avait été relevé.
L’expertise contestée
Rémy Boullé a soutenu qu’il n’était pas sorti de sa voie de circulation. Son avocat, Me Jean-Baptiste Loos, a plaidé pour sa relaxe, arguant qu’il était impossible de déterminer les responsabilités de chacun en l’absence de témoins et de vidéosurveillance. L’avocat a également souligné qu’en ce qui concerne le point d’impact exact sur la chaussée, l’expert avait déclaré : “Il est possible que… mais il n’y a aucune certitude.”
Maxime Kouadio