Amérique Latine : Pour défendre la biodiversité, les peuples autochtones de neuf pays d’Amazonie s’unissent et créent un « G9 »

Des chefs de Guyane sont inclus dans le “G9 de l’Amazonie autochtone,” qui a été établi lors de la 16e conférence des Nations Unies sur la biodiversité.

Les dirigeants autochtones des neuf pays de l’Amazonie : Brésil, Colombie, Pérou, Bolivie, Équateur, Venezuela, Guyana, Guyane française et Suriname, se sont unis pour protéger leur environnement en créant ce groupe. Lancé samedi 26 octobre à Cali, en Colombie, dans le cadre de cette conférence qui se termine le 1er novembre, le “G9 de l’Amazonie autochtone” a pour objectif de “porter une voix unifiée afin d’influencer les décisions mondiales.”

La première exigence de cette nouvelle alliance « est que les gouvernements du monde entier reconnaissent que les peuples traditionnels sont les principales autorités morales pour la conservation des écosystèmes, la protection de la biodiversité et la régulation du climat », résume l’ONG « 350.org ».

« Coalition régionale » pour protéger la biodiversité

Il s’agit d’une « coalition régionale » qui entend préparer un « programme commun » de mesures pour la nature et le climat à présenter à la COP30 sur le climat qui se déroulera au Brésil fin 2025, ont-ils expliqué dans un communiqué. Les peuples d’Amazonie demandent la « conservation de la biodiversité », le respect de leurs droits territoriaux et un « financement direct » en reconnaissance de leur rôle de gardiens de la nature.

Ces peuples dénoncent régulièrement le fait que la majorité des aides internationales passent par les États ou les collectivités locales sans leur parvenir assez. Très représentés dans les « COP biodiversité », ils sont souvent les plus déçus par les décisions finales. Mais ce lancement à Cali intervient alors qu’est né un espoir de voir aboutir à la COP16 les négociations sur la création d’un nouvel organe permanent mondial chargé de reconnaître les droits des peuples autochtones.

D’une forêt tropicale à une savane


« En grande partie grâce aux peuples autochtones, environ 80% de la forêt amazonienne, l’un des plus grands puits de carbone à l’échelle mondiale et l’une des zones les plus riches en biodiversité, reste préservée », souligne « 350.org ». Toutefois, « les peuples amazoniens continuent de subir des persécutions et des tentatives d’effacement » et sont « parmi les plus vulnérables » aux crises climatiques et de la biodiversité qui menacent leur mode de vie traditionnel fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette, dénonce l’ONG.

Frappée par une sécheresse exceptionnelle, l’Amazonie a connu ces derniers mois « ses pires incendies en deux décennies », selon l’observatoire européen « Copernicus ». Ces catastrophes, sur fond de changement climatique, s’ajoutent à la déforestation massive de l’Amazonie, dans des proportions qui s’approchent d’un « point de non-retour » qui transformerait la plus grande forêt tropicale du monde en savane.

Joseph Kouamé

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