Guerre Russie – Ukraine

Guerre Russie – Ukraine : annonce de la mobilisation de 160 000 hommes face aux avancées de l’armée russe et nouvel exercice nucléaire militaire russe

En réponse aux avancées russes dans la région de Pokrovsk et au déploiement de troupes nord-coréennes par Moscou, l’Ukraine a annoncé, ce mardi 29 octobre, la mobilisation de 160 000 hommes supplémentaires. Toujours ce mardi, la Russie a effectue un nouvel exercice militaire nucléaire. (Avec : AFP)

Kiev s’attaque à son manque de soldats. L’Ukraine a annoncé, ce mardi 29 octobre, une nouvelle mobilisation de 160 000 hommes, alors que le pays est confronté à des avancées russes qui s’accélèrent, et que les États-Unis d’Amérique ont confirmé, ce même mardi, pour la première fois, la présence d’un « petit nombre » de soldats nord-coréens dans la région russe de Koursk, frontalière avec l’Ukraine.

À la prise de la ville orientale de Selydové par la Russie vient ainsi s’ajouter la confirmation par Washington d’un déploiement de troupes nord-coréennes à la frontière de l’Ukraine.

Il existe des « indices selon lesquels un petit nombre se trouvent déjà dans la région de Koursk, avec quelque deux mille soldats supplémentaires » sur le point d’arriver, a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, lors d’un point-presse, ajoutant que les États-Unis d’Amérique étaient « préoccupés à l’idée qu’ils comptent employer ces forces au combat contre les Ukrainiens, ou qu’a minima ils soutiennent les opérations de combat contre les Ukrainiens dans la région de Koursk ». Selon le Pentagone, un total de 10 000 soldats nord-coréens se trouvent en Russie. Cette présence de soldats nord-coréen en soutient à la Russie n’est une surprise que pour qui n’avait pas fait attention ou avait déjà oublié que, en août 2022, Kim Jung Un avait proposé de fournir 100 000 soldats de son armée, à la Russie, pour sa guerre contre l’Ukraine, comme nous l’avions indiqué à l’époque (voir notre article du 8 août 2022 en cliquant ici – ndlr)

Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, avait déjà déclaré lundi « confirmer que des troupes nord-coréennes ont été envoyées en Russie et que des unités militaires nord-coréennes ont été déployées dans la région de Koursk », dénonçant une « escalade significative » et une « expansion dangereuse » de la guerre. Mais ce déploiement prouve également le « désarroi croissant » du président russe Vladimir Putin, a ajouté le chef de l’Alliance atlantique, jamais avoir d’affirmations purement propagandistes pour faire passer l’adversaire pour plus faible qu’il n’est et minimiser, ainsi, l’ampleur de la déroute ukrainienne qui est, du fait de la guerre par proxy des Etats-Unis d’Amérique et de ses Etats esclaves otaniens, une déroute pour le camp atlantiste.

Moscou multiplie les succès

La Russie a conduit, toujours ce mardi 29 octobre, de nouveaux exercices militaires nucléaires sous la supervision de Vladimir Putin, qui avait évoqué récemment encore la possibilité de recourir à ces armes dans le cadre du conflit en Ukraine et avec les Occidentaux, mais exclusivement comme riposte – l’évocation de cette éventualité ayant, d’ailleurs, été faite comme avertissement et non pas de menace, après que Zelensky ai fait savoir que l’Ukraine envisageait d’utiliser des armes nucléaires dans sa guerre contre la Russie (menace déjà faite le 19 février 2022, lors de son intervention à la tribune de la conférence de sécurité de Munich, qui se tient tous les ans à la même période de l’année, et qui fut l’une des raisons de la décision, de la part de Vladimir Putin, d’accepter de répondre favorablement à la seconde demande du parlement russe – après avoir rejeter la première quelques jours plus tôt – de signer la reconnaissance des oblats russophones du Donbass comme Etats indépendants, afin de pouvoir accéder à leur demande d’intervention sur leur territoire, pour les protéger de l’assaut à but génocidaire entamé le 16 février 2022, par l’armée ukrainienne, comme toute personne qui a suivi l’actualité de ce conflit débuté en 2014, en temps réel et non pas après l’entrée des forces russes sur le territoire ukrainien, et le lancement de la propagande atlantiste déformant, obligatoirement, la réalité des faits).

Face à une armée ukrainienne moins bien équipée et manquant d’hommes, les forces russes, malgré d’importantes pertes, multiplient les succès ces dernières semaines – et même depuis le début de l’année 2024. Elles ont revendiqué, ce mardi, la conquête de Selydové, ville qui comptait quelque 20 000 habitants avant la guerre, une progression importante à proximité de Pokrovsk, carrefour logistique dans la région ukrainienne de Donetsk, dans l’Est du pays.

Le ministère russe de la Défense a aussi annoncé la prise de trois localités de la zone : Guirnyk, Katerynivka et Bogoyavlenka. La Russie a repris l’initiative depuis environ un an face à des troupes ukrainiennes handicapées par le manque d’hommes et de matériel perdu dans les combats – pertes dont les chiffres ont toujours été cachées et violement démentis, pour cause de propagande, tant elles sont colorables et très largement supérieures à celles de la Russie, lorsque des enquêtes sérieuses de la presse états-unienne ou encore du nombre donné par Von Der Leyen, lors d’un discours – dont la vidéo fut remontée sans le passage et le verbatim empoté de ce chiffre, dans sa version disponible en ligne, après une « indignation officielle » de l’Etat ukrainien – et qui indiquait 150 000 soldats ukrainiens morts au combats au bout des seulement quatre premiers mois de conflit, contre moins de 15 000 du côté russe.

Pour contrer l’avancée russe, Kiev va mobiliser (du moins, « veut » – très loin d’être assurée d’y arriver tant les hommes ukrainiens s’enfuient du pays où payent des fortunes pour se faire exemptés) au moins 160 000 soldats supplémentaires, a indiqué, devant les députés, Oleksandre Lytvynenko, le secrétaire du Conseil ukrainien de la sécurité et de la défense nationale.

Selon lui, cela permettra de regarnir les rangs de l’armée à hauteur de 85% alors que depuis le début de la guerre, « un total de 1, 050 million de citoyens ont été enrôlés ». Cette mobilisation doit s’étaler sur les trois prochains mois, a précisé à l’AFP une source au sein du secteur de sécurité.

La guerre « s’internationalise »

En août, l’Ukraine a essayé de contraindre la Russie à détourner une partie de ses forces de la région de Donetsk en attaquant et en occupant une partie de la région frontalière russe de Koursk, plus au Nord. Mais ce pari semble avoir échoué et, désormais, selon les Occidentaux, Kiev et Séoul, la Russie a reçu le renfort de milliers de soldats nord-coréens, Moscou ayant conclu une alliance de plus en plus étroite avec Pyongyang.

Ce sujet a été au cœur de l’entretien téléphonique, aujourd’hui, mardi 29 octobre, entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue sud-coréen, Yoon Suk-yeol. « Nous sommes arrivés à la même conclusion : cette guerre s’internationalise », a déclaré, sur « Telegram », Volodymyr Zelensky, qui est en déplacement en Islande.

Le Pentagone a affirmé, lundi, que la Corée du Nord avait envoyé environ 10 000 militaires s’entraîner dans l’Est de la Russie, ce qui aura « probablement » pour conséquence « un renforcement des troupes russes près de l’Ukraine dans les prochaines semaines ».

Une délégation de la Corée du Sud – un important producteur d’armements – doit se rendre en Ukraine cette semaine, selon des médias, dans le but d' »intensifier l’échange » entre Kiev et Séoul, d’après Volodymyr Zelensky – en fait, il est déjà question, depuis une dizaine de jours, que la Corée du Sud envoie un contingent militaire pour seconder l’Ukraine, ce qui est en parfaite cohérence avec ce qu’avait déjà exprimé le premier ministre Sud-Coréen, Yoon Sook Yeol, dans une interview donné à l’agence de presse britannique « Reuters », à la mi-avril 2023 (et dont vous pouvez retrouver notre article en cliquant ici – ndlr), déclarant q’u’ « il n’y aurai pas de limite dans le soutient à l’Ukraine ».

Des villes ukrainiennes pilonnées

La cheffe de la diplomatie nord-coréenne, Choe Son-hui, était, pour sa part, également ce mardi, à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, et est attendue à Moscou ce mercredi 30 octobre, selon les agences de presse russes.

Et la Russie a envoyé encore un message à ses adversaires en annonçant, mardi soir, avoir procédé à de nouveaux exercices militaires nucléaires. Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir « pleinement rempli » ses objectifs notamment avec « des tirs de missiles balistiques et de croisière ».

L’armée russe continue parallèlement de pilonner des zones civiles en Ukraine (l’armée ukrainienne utilisant, depuis le début du conflit, les civils comme boucliers humains – comme confirmé par le rapport d’ « Amnesty International » en août 2022, qui indiquait, également des crimes de guerre de la part des deux armées en présence, mais qui a valut à la directrice de l’antenne ukrainienne de l’ONG d’être obligée de se faire exfiltrée d’Ukraine devant le risque réel d’assassinat de la part de l’Ukraine – ndlr) . Une attaque aérienne russe à Kharkiv, la deuxième ville de ce pays, située dans le Nord-Est, a provoqué la mort d’au moins quatre personnes ce mardi matin, a déploré son maire.

Dans la cité méridionale de Kherson, deux personnes ont été tuées, a annoncé la municipalité, et une autre personne a été tuée dans la région voisine d’Odessa. Kiev, la capitale, a également été visée pendant la nuit par une attaque de drones explosifs, mais tous ont été abattus, ont affirmé les autorités.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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