Premiers tirs du Hezbollah sur une position israélienne depuis le cessez-le-feu, que les deux parties s’accusent de violer

Appuyé par les États-Unis d’Amérique et la France, l’accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à deux mois de conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah a été déjà violé puisque le mouvement terroriste islamique chiite à revendiqué, ce lundi 2 décembre, des tires contre Israël. (Source : AFP)

Le Hezbollah a revendiqué, lundi 2 décembre, des tirs contre une position militaire israélienne, une première depuis l’instauration de la trêve avec Israël. En réaction, Israël a promis de riposter, tandis que les deux parties s’accusent mutuellement de violer le fragile accord de cessez-le-feu, qui avait mis fin à deux mois de conflit.

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah et négociateur de la trêve pour son compte, a affirmé qu’Israël avait enfreint l’accord, entré en vigueur le 27 novembre, à « au moins 54 reprises ». Il a appelé le comité chargé de superviser la trêve, incluant les États-Unis d’Amérique et la France, à agir d’urgence pour contraindre Israël à stopper ses violations et à se retirer du territoire libanais. De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a accusé le Hezbollah d’une « violation grave » de la trêve.

Les Etats-Unis d’Amérique ont assuré, ce lundi, que la trêve au Liban tenait toujours. « Le cessez-le-feu tient », a affirmé, devant la presse, Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat états-unien. «Quand nous recevons des informations de violations potentielles, nous avons un mécanisme mis en place avec le gouvernement français pour les examiner, déterminer si ce sont de réelles violations et se rapprocher des parties pour s’assurer qu’elles ne se répètent pas », a précisé Matthew Miller.

« Nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu »

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a insisté, toujours ce lundi, auprès de son homologue israélien, Gideon Saar, sur « la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu », a indiqué son ministère.

Le ministre israélien a rejeté les accusations de violation du cessez-le-feu. « Au contraire, Israël le fait respecter » en réponse « aux violations du Hezbollah qui appellent une action immédiate », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le Hezbollah a ensuite dit avoir mené des tirs sur une position militaire israélienne, sur « les collines occupées de Kfar Chouba », une zone frontalière contestée revendiquée par le Liban. Il s’agit d’une « première riposte défensive » aux « violations » du cessez-le-feu par Israël, a-t-il affirmé dans un communiqué. L’armée israélienne a fait état de « deux projectiles », qui n’ont pas fait de blessés.

« On a promis d’agir contre toute violation du cessez-le-feu c’est exactement ce que nous ferons », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, assurant qu’une « riposte forte » répondrait aux tirs du Hezbollah « vers une base de l’armée à Har Dov », le nom israélien des Fermes de Chebaa, secteur voisin de Kfar Chouba. Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, sans que le Hezbollah n’annonce jusque là de riposte.

« Liberté d’action »

Ce lundi, un drone israélien a visé un poste de l’armée libanaise dans le Hermel, dans la plaine orientale de la Békaa, loin de la frontière avec Israël, blessant un militaire, selon l’armée. Un homme a par ailleurs été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjayoun, proche de la frontière dans le Sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé. Selon l’agence de presse libanaise « Ani », il circulait à moto.

L’armée israélienne a affirmé avoir « visé des véhicules militaires qui opéraient dans la zone d’un site de fabrication de missiles du Hezbollah dans la Békaa ». Elle a ajouté avoir « frappé des sites d’infrastructures terroristes utilisés pour la contrebande d’armes près de la frontière syro-libanaise dans la région de Hermel », et indiqué « enquêter » sur les circonstances dans lesquelles le soldat libanais a été blessé. Elle a également affirmé avoir mené « plusieurs frappes en réponse aux terroristes du Hezbollah » dans le Sud du Liban.


Parrainé par les Etats-Unis et la France, l’accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l’armée israélienne du Liban.

Les soldats israéliens étaient entrés dans le Sud du Liban le 30 septembre, une semaine après avoir lancé une campagne de bombardements aériens massifs contre le mouvement terroriste islamiste libanais. Le Hezbollah doit quant à lui se replier au Nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le Sud du Liban.

« La présence d’agents du Hezbollah au Sud du Litani constitue une violation fondamentale de l’accord et ils doivent se déplacer vers le Nord », a affirmé, sur « X », M. Saar, faisant valoir l’engagement de son pays « à mettre en œuvre avec succès » le cessez-le-feu.

Dès l’annonce de l’accord, Israël avait dit se réserver « une totale liberté d’action militaire » au Liban, si le Hezbollah « violait » le cessez-le-feu et « tentait de se réarmer ». La formation avait ouvert un « front de soutien » au Hamas après l’attaque sans précédent du mouvement terroriste islamiste palestinien contre le Sud d’Israël, qui a déclenché, le 7 octobre 2023, la guerre toujours en cours dans la bande de Gaza.

Didier Maréchal

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