L’Australie et le micro-État insulaire de Nauru ont annoncé, ce lundi 9 décembre, avoir signé un traité de sécurité. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de Canberra pour contrer l’influence grandissante de la Chine dans la région du Pacifique. (Source : AFP)
L’annonce est significative pour la région Pacifique : le petit État insulaire de Nauru et son voisin australien sont sur le point de signer un traité de sécurité. Selon cet accord, Nauru devra obtenir l’approbation de l’Australie avant de conclure tout traité bilatéral lié à la sécurité maritime, à la défense, au maintien de l’ordre, ou concernant ses ports, aéroports et son secteur bancaire. En échange, Nauru recevra une aide budgétaire directe de 64 millions de dollars états-uniens (7,2 milliards de francs) ainsi que 25 millions supplémentaires (un peu plus de 61,5 millions d’euros – ndlr) pour renforcer sa police.
« Ce traité rendra notre région plus forte et plus sûre », s’est félicité le Premier ministre australien, Anthony Albanese. « C’est un bon jour pour la sécurité et la résilience de la région du Pacifique », a-t-il ajouté.
Un petit État fortement dépendant de l’aide étrangère
Le président de Nauru, David Adeang, a souligné que le traité était “vital” pour l’économie de son pays, ancien producteur de phosphate, mais désormais largement dépendant de l’aide étrangère depuis l’épuisement des gisements dans les années 1990.
L’an dernier, la Chine, cherchant à renforcer son influence dans le Pacifique Sud, avait convaincu Nauru de rompre ses liens avec Taïwan pour reconnaître Pékin. De son côté, l’Australie s’est engagée à garantir la présence de services bancaires à Nauru.
Depuis plusieurs années, les banques occidentales ferment leurs succursales dans le Pacifique Sud en raison de l’instabilité politique, des faibles bénéfices et des coûts élevés d’implantation. Récemment, la Banque de Chine, contrôlée par l’État, a indiqué son intérêt à ouvrir des services financiers dans la région, suscitant des inquiétudes en Australie et chez ses alliés, qui redoutent un renforcement de l’influence diplomatique et économique de Pékin, déjà bien établi.
Troisième plus petit pays du monde
Avec une population de 12 500 habitants et une superficie de 20 km², Nauru est le troisième plus petit pays du monde, après le Vatican et Monaco. L’exploitation du phosphate pendant des décennies a laissé la majeure partie de l’île dévastée, rendant son sol impropre à l’agriculture.
Le pays fait également face à des défis importants, tels que la montée des eaux liée au changement climatique, un taux de chômage élevé et des problèmes de santé publique, notamment l’obésité, le tabagisme, les maladies cardiovasculaires et la mortalité infantile.
Joseph Kouamé