Face à une « vive indignation », la Cinémathèque française a décidé d’annuler la projection du film controversé de Bernardo Bertolucci, « Dernier tango à Paris, prévue ce dimanche 15 décembre. Cette décision intervient suite à des dénonciations d’une scène de viol tournée sans le consentement de l’actrice Maria Schneider.

Dans un communiqué publié ce samedi 14 décembre sur le réseau social « X », la Cinémathèque a expliqué que l’annulation visait à préserver « la sécurité de nos publics et de nos personnels ». Le directeur de l’institution, Frédéric Bonnaud, a confirmé à l’AFP que des menaces violentes avaient été évoquées, rendant la projection « disproportionnée » en termes de risques.

Sorti en 1972, le film raconte une relation toxique entre un veuf états-unien et une jeune femme à Paris. La scène de sodomie non consentie, imposée à l’actrice Maria Schneider sans son accord, est devenue un symbole des violences sexuelles dans le cinéma. Schneider, alors mineure, a dénoncé, dès 1972, ce qu’elle a qualifié de « double viol » moral et psychologique, perpétré par l’acteur Marlon Brando et le réalisateur Bernardo Bertolucci.

Depuis plusieurs jours, des figures comme Judith Godrèche, actrice et militante #MeToo, ainsi que des associations féministes et syndicats, ont critiqué la programmation. Le collectif « 50/50 » a appelé au respect du traumatisme vécu par Maria Schneider, tandis que le syndicat SFA-CGT a rappelé que « filmer et diffuser un viol reste répréhensible ».

Malgré une proposition de débat pour accompagner la projection, la polémique n’a cessé d’enfler, forçant la Cinémathèque à revenir sur sa décision initiale.

Clara Höser