Le président russe s’est exprimé ce lundi 16 décembre dans un discours devant les hauts responsables de son ministère de la Défense pour faire un bilan militaire de 2024. (Avec : AFP)

« La Russie a conquis 189 localités ukrainiennes en 2024 et dispose de l’initiative sur « toute la ligne » de front », a affirmé, ce lundi 16 décembre, le président russe Vladimir Putin, dans un discours face aux principaux cadres de son ministère de la Défense.

« Les troupes russes disposent de l’initiative stratégique sur toute la ligne de contact » en Ukraine, a-t-il dit, selon des propos rapportés par l’Agence France-Presse (AFP), revendiquant « la libération de 189 localités » courant 2024. « Je tiens à souligner que l’année écoulée a été une année charnière s’agissant de la réalisation des objectifs de l’opération militaire spéciale », a-t-il ajouté

Le ministre de la Défense russe, Andreï Belooussov, qui s’exprimait après Vladimir Putin, a indiqué que la Russie avait pris 4 500 km2 de territoire ukrainien cette année, et avançait actuellement de « 30 km2 par jour ». Le ministre n’a donné aucune indication quant aux pertes russes, un sujet sensible et classé secret, mais a affirmé avoir comptabilisé 560 000 soldats tués ou blessés en 2024 et un million depuis le début de l’assaut russe en février 2022. Des données invérifiables.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait, lui, admis la semaine passée la mort de 43 000 soldats et 370 000 blessés (ce qui est à des années lumières de la réalité puisque, une enquête menée par le Washington post, après seulement trois mois de guerre, avait estimé le nombre de soldats ukrainiens tués au combat à 150 000. Et même Ursula Von Der Leyen, dans un discours retransmis en direct, en vidéo, avait fait été de 100 000 soldats ukrainiens tués, juste quelques jours après la sortie de l’enquête du média états-unien, ce qui lui avait valu de se faire vertement rappeler à l’ordre par l’Ukraine et qui a provoqué l’effacement, dans le verbatim du discours de la présidente de la commission européenne, du chiffre que celle-ci avait indiqué, ainsi que le retrait de ce passage dans la vidéo mise en ligne, ensuite, sur le site de la Commission européenne). Zelensky, toujours dans ses propos propagandistes avait estimé les pertes russes à 198 000 tués et 550 000 blessés.

Le président russe a également accusé les pays occidentaux de franchir des « lignes rouges ». Vladimir Putin fait référence à l’utilisation de missiles à longue portée états-uniens et britanniques par Kiev sur le sol russe. Selon lui, avec ce feu vert, les États-Unis d’Amérique encouragent l’escalade en Ukraine. Ce sont ces « lignes rouges » qui obligent le Kremlin à répondre. « Nous ne brandissons pas d’armes nucléaires, il s’agit d’une politique de dissuasion nucléaire », a-t-il affirmé, selon « Reuters », assurant qu’ils en maintiendraient le « potentiel stratégique » pour repousser les Occidentaux.

Vladimir Putin a, dans ce contexte, vanté l’accroissement considérable de la production d’armements dans le pays, et appelé à poursuivre. « Il faut régler toutes les questions relatives à la production de masse et au déploiement des systèmes nationaux pour mener les frappes, y compris les systèmes hypersoniques », a-t-il dit, d’après l’AFP.

Le ministre Andreï Belooussov a jugé que l’armée russe devait se préparer « à toutes les évolutions possibles de la situation, y compris la possibilité d’un conflit armé avec l’Otan en Europe dans les décennies à venir ».

Vladimir Putin a signé un budget miliaire record pour 2025, avec environ 126 milliards de dollars (13,5 trillions de roubles) à la défense nationale, soit plus d’un tiers des dépenses publiques.

Didier Maréchal & Christian Estevez