La Grèce refuse les quatre navires de type « Littoral Combat Ship » proposés par les États-Unis d’Amérique

En plus de l’achat de quatre Frégates de Défense et d’Intervention (FDI) auprès de la France, la Grèce prévoit de poursuivre la modernisation de sa flotte navale. Cela inclut la mise à niveau de ses quatre frégates Hydra (Meko 200HN) et l’acquisition d’au moins quatre corvettes, avec une cinquième en option. Malgré cela, la Grèce à refusé l’offre de quatre frégates gratuites, par les Etats-Unis d’Amérique (Source : « Zone militaire » )

Pendant un certain temps, plusieurs modèles étaient en concurrence pour l’achat, par la Grèce, de frégates dans le but de moderniser sa flotte: la « Gowind de Naval Group », la « Sigma 10514 » de Damen, la « FCX30 » de Fincantieri et l’ « Arrowhead 140HN » de Babcock.

Cependant, en janvier de cette année, les États-Unis d’Amérique sont intervenus en proposant, via une lettre du secrétaire d’État Antony Blinken adressée au Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, de fournir gratuitement quatre navires « Littoral Combat Ship » (LCS) retirés prématurément du service par l’US Navy. Cette offre comprenait également la possibilité d’intégrer l’industrie grecque au programme des frégates « Constellation ».

« Nous étudions également une solution intermédiaire avec des LCS, qui nous sont proposés gratuitement par les États-Unis. Mais au-delà, nous discutons aussi sur la conception et la co-production des frégates de nouvelle génération ‘Constellation’ », avait alors déclaré Nikos Dendias, le ministre grec de la Défense. Et d’ajouter : « En cas d’accord, la Grèce pourrait participer à la conception de ce programme en fonction de ses besoins. Cela pourrait constituer un grand pas en avant tant pour la marine que pour l’industrie navale grecques ».

Le transfert des quatre anciens LCS de l’US Navy devait s’effectuer via le programme EDA (Excess Defense Articles). Cependant, il restait à trouver un accord sur les navires à céder. La marine grecque souhaitait acquérir les anciens USS Wichita, USS Billings, USS Indianapolis et USS St Louis, tandis que le Pentagone proposait les USS Milwaukee, USS Detroit, USS Little Rock et USS Sioux City.

En octobre, la presse grecque rapportait que les négociations sur cette cession étaient toujours en cours. Le quotidien « I Kathimeriní » soulignait alors que « l’acquisition de navires LCS modernes pourrait renforcer considérablement les capacités de la marine grecque, garantissant qu’elle reste une force compétitive et sûre en Méditerranée tout en répondant à ses besoins opérationnels immédiats. ». Cependant, aucun LCS ne sera finalement cédé à la Grèce, du moins pour le moment.

Ce 14 décembre, avant le vote du budget 2025 de son ministère dont le montant aura augmenté de 73 % entre 2019 et 2025 le ministre grec de la Défense, Nikos Dendias, a exprimé sa satisfaction quant à la coopération militaire avec la France, tout en se montrant nettement plus critique à l’égard de celle entretenue avec les États-Unis d’Amérique.

« Vous savez ce que les Américains n’ont pas fait ? Ce que prévoyait la lettre de Blinken. Ce que le secrétaire d’État Blinken a écrit au Premier ministre n’a pas été respecté. […] Ni le gouvernement grec, ni le Premier ministre grec, ni notre pays n’en sont responsables », s’est agacé M. Dendias, à la tribune. Et de préciser : « Ils nous ont promis des LCS sans système de propulsion ! Et avec la nécessité de payer 50 millions pour chacun. Non. Mille fois non ! ».

Le refus de considérer les quatre LCS est-il définitif ? La question demeure, car cela pourrait compromettre la participation de la Grèce au programme « Constellation ».

Quoi qu’il en soit, ce ne serait pas la première fois qu’Athènes décline une offre des États-Unis d’Amérique. En septembre dernier, l’armée grecque avait refusé 62 véhicules blindés Bradley proposés dans le cadre du programme EDA, estimant que le coût de leur remise en état était bien trop élevé par rapport aux avantages attendus.

Didier Maréchal

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