Syrie : le nouveau dirigeant déclare que toutes les armes seront placées sous le contrôle de l’État

Ahmad al-Chareh, le terrorise islamiste devenu le nouveau dirigeant de la Syrie, a annoncé, ce dimanche 23 décembre, que toutes les armes du pays seront placées sous le contrôle de l’État. Cette déclaration a été faite lors de la visite à Damas du ministre turc des Affaires étrangères, qui a appelé à la levée des sanctions contre la Syrie. (Source : AFP)

Ahmad Al-Charh, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dominant la coalition ayant renversé Bachar al-Assad début décembre qui s’est imposé comme nouveau dirigeant de la Syrie, a précisé qu’après des consultations à venir avec les responsables de la défense et de l’armée concernant une nouvelle structure militaire, les “factions armées commenceront à annoncer leur dissolution et à intégrer l’armée” (ce qui est le meilleur moyen pour s’assurer d’instaurer sa dictature islamique – qui inclura, d’office, le massacres des kurdes sans risquer d’opposition sérieuse)

« Nous ne permettrons absolument pas que des armes échappent au contrôle de l’Etat (…), qu’elles proviennent des factions révolutionnaires ou des factions présentes dans la zone des FDS (Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes, NDLR) », a affirmé Ahmad al-Chareh lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Ankara, qui soutient le nouveau pouvoir syrien, considère les FDS, soutenue par les Etats-Unis d’Amérique, comme une extension de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « Nous nous efforçons de protéger les confessions et les minorités contre tout conflit entre elles », et contre les acteurs « extérieurs » qui tentent d’exploiter la situation « pour provoquer une discorde sectaire », a ajouté Ahmad al-Chareh, ajoutant que la Syrie était « un pays pour tous » où « nous pouvons coexister ensemble ».

Hakan Fidan a déclaré, de son côté, que le président élu états-unien, Donald Trump, savait qu’il ne fallait pas qu’il continue de soutenir les combattants kurdes au détriment des besoins de sécurité de la Turquie, son allié au sein de l’OTAN. « Lorsqu’on regarde les intérêts de l’Amérique, lorsqu’on fait un calcul pour voir si la Turquie ou une organisation terroriste comme le PKK est plus importante, Donald Trump comprend immédiatement l’équation ici », a-t-il précisé (ce qui veut dire, en langage clair « La Syrie est notre pré carré, un territoire que nous avons modelé par notre soutient aux terroristes islamistes pour en faire une extension, une province externe de notre Etat, alors ne venez pas essayer de nous empêcher à atteindre notre but géopolitique, sinon on va vous mettre le chaos dans tous le Moyen et Proche Orient et, par extension, ans le monde entier, par nos djihadistes).

Le ministre turc a également appelé à ce que les sanctions contre la Syrie doivent être levées « dès que possible afin que les services puissent être fournis ». « La communauté internationale doit être totalement mobilisée pour que la Syrie se remette sur pied et que les personnes déplacées retournent dans leur pays », a-t-il poursuivi. La « victoire » de la chute du président syrien Bachar al-Assad appartient aux Syriens et à « personne d’autre », a-t-il aussi lancé (excluant, pourtant, de fait, l’action continue essentielle des kurdes depuis 2011 – ndlr).

La Turquie avait rejeté, mercredi 17 décembre, les propos de Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie, le 8 décembre dernier, de « prise de pouvoir inamicale » par Ankara (preuve que Trump sait être lucide sur certains points).

Didier Maréchal & Christian Estevez

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