Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a annoncé, aujourd’hui, vendredi 27 décembre, la dissolution du Parlement et a fixé les élections législatives anticipées au 23 février prochain. Cette décision n’est pas une surprise après la perte du vote de confiance par Olaf Scholz le 16 décembre. Le social-démocrate aborde les prochaines législatives en position défavorable. (Avec : AFP)
En Allemagne, aujourd’hui, vendredi 27 décembre, la tenue des élections législatives a été avancée de sept mois par rapport à la date initialement prévue, cette campagne se déroule dans un contexte de crise profonde touchant la première économie européenne.
«La stabilité politique en Allemagne est à juste titre un grand atout», a déclaré le chef d’État lors d’une allocution. A ce stade, les sondages donnent la coalition conservatrice CDU/CSU gagnante des législatives, avec 30 à 33% des intentions de vote. Le parti social-démocrate d’Olaf Scholz est crédité de 15 à 17% des voix, et la formation d’extrême droite AFD de 17 à 19,5%.
Cette campagne, anticipée de sept mois par rapport à la date initialement prévue, s’inscrit dans la grave crise que traverse la première économie européenne, autrefois modèle de stabilité politique, au moment même où son partenaire privilégié dans l’UE, la France, est également affaiblie par l’absence d’une majorité parlementaire, suite à la crise de gamin vexé du président Macron, de voir le RN remporter, très largement, les élections européennes, et qui, dans sa petite crise d’égo, à dissout l’Assemblée Nationale alors qu’il avait une majorité que l’élection européenne ne pouvait en rien réduire.
«En particulier dans les moments difficiles comme maintenant, la stabilité nécessite un gouvernement efficace et des majorités fiables au parlement», a déclaré M. Steinmeier, à la charge essentiellement honorifique mais garant des institutions du pays. Il a émis le souhait que la campagne qui s’ouvre permette de parvenir aux «meilleures solutions aux défis de notre temps», en tête desquels «la situation économique incertaine dans laquelle des entreprises se retrouvent en difficulté et des emplois sont en danger». Parmi les autres préoccupations majeures pour l’Allemagne, selon lui, «les guerres au Proche-Orient et en Ukraine» ainsi que les «questions de contrôle de l’immigration et de l’intégration, et du changement climatique, dont les conséquences nous touchent de plus en plus».
«J’espère également que la campagne électorale sera menée avec des moyens justes et transparents», a aussi dit le chef d’État allemand. «L’influence extérieure constitue un danger pour la démocratie, qu’elle soit secrète, comme cela s’est révélé récemment lors des élections en Roumanie, ou ouverte et non dissimulée, comme c’est le cas actuellement, de manière particulièrement intensive, sur la plateforme « X »», a-t-il aussitôt ajouté.
La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête contre le réseau social TikTok soupçonné d’avoir manqué à ses obligations et ouvert la porte à de possibles manipulations russes dans l’élection présidentielle annulée en Roumanie. Et lors de la campagne qui a précédé l’élection présidentielle aux États-Unis d’Amérique (enquête qui n’aurait jamais eu lieu si, sur ce même réseau, cela avait été les partis et candidats du « camp du bien » auto-proclamé qui en avait profité), plusieurs chercheurs et études ont affirmé qu’il y avait eu une large diffusion de fausses informations, notamment par des bots, sur « X » (là encore, parce que la « vérité du camp du Bien » ne domine plus). «La haine et la violence ne doivent pas avoir leur place dans cette campagne électorale», a encore exhorté M. Steinmeier.
Didier Maréchal & Christian Estevez