La Slovaquie envisage d’éventuelles représailles contre l’Ukraine suite à son arrêt des flux gaziers venant de Russie

La coalition gouvernementale en place à Bratislava va examiner des mesures de représailles contre Kiev, après que l’Ukraine a interrompu le transit des exportations de gaz russe vers la Slovaquie, a déclaré, ce jeudi 2 janvier, le Premier ministre slovaque Robert Fico. (Source : Reuters)

Dans une vidéo diffusée sur Facebook, le dirigeant slovaque a fait savoir que son parti, « Smer », envisageait de couper les livraisons d’électricité à l’Ukraine, réduire les aides apportées aux réfugiés ukrainiens et réclamer que le gaz russe transite de nouveau via l’Ukraine ou de recevoir sinon une compensation.

Un contrat bilatéral de cinq ans scellé par Kiev et Moscou pour le transit du gaz russe sur le territoire ukrainien a pris fin le 1er janvier 2025, dans un contexte de conflit entre les deux voisins, l’Ukraine ayant cité des motifs de sécurité nationale pour ne pas reconduire le contrat (mais s’étant officiellement féliciter que cela provoque la perte de très grosses sommes d’argent à la Russie – ce qui en est la véritable raison).

Depuis l’offensive lancée par la Russie en février 2022, que l’Ukraine et ses alliés occidentaux dénoncent comme une « invasion », l’Union Européenne a pris des mesures pour s’affranchir de sa dépendance à l’énergie russe.

Si la Slovaquie dispose d’autres sources d’approvisionnement en gaz, Robert Fico, qui a mis fin à l’aide militaire apportée par Bratislava à Kiev tout en cherchant à renforcer ses liens avec Moscou, a déclaré que le pays allait perdre une partie de ses propres recettes de transit et payer des frais de transit plus élevés pour les livraisons de gaz non-russe. Il a également déploré que la décision de l’Ukraine, décrite comme un « sabotage », allait provoquer une hausse des prix de l’énergie en Europe. Une délégation slovaque va évoquer la situation à Bruxelles mardi, a-t-il ajouté.

Le parti au pouvoir est « prêt à débattre et à accepter la suspension des livraisons d’électricité et à réduire de manière significative le soutien aux citoyens ukrainiens en Slovaquie », a déclaré Robert Fico. « La seule alternative pour une Slovaquie souveraine est le renouvellement du transit ou des mécanismes de compensation pour compenser la perte pour les finances publiques de près de 500 millions d’euros », a-t-il poursuivi.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a accusé, la semaine dernière, Robert Fico d’ouvrir un « second front énergétique » contre l’Ukraine, sur les ordres de la Russie, laquelle multiplie les attaques contre les infrastructures énergétiques du pays.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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