Autriche : le chancelier, Karl Nehammer, annonce sa prochaine démission

Le chancelier conservateur autrichien Karl Nehammer a interrompu, ce samedi 4 janvier, les négociations avec les sociaux-démocrates visant à former un gouvernement. Il a également annoncé qu’il démissionnerait “dans les prochains jours”.

Après la rupture des négociations de coalition, je (…) quitterai à la fois mes fonctions de chancelier et de président du Parti populaire dans les prochains jours et permettrai une transition ordonnée », a indiqué Karl Nehammer dans un message sur le réseau social « X », plus de trois mois après les élections législatives du 29 septembre 2024.

Cette décision inattendue survient après que le parti libéral « Neos » a annoncé, la veille, son retrait des négociations tripartites visant à former un gouvernement centriste, dans le but d’écarter le « Parti de la liberté d’Autriche » (FPÖ, « extrême droite »), arrivé en tête lors des dernières législatives. Le FPÖ avait obtenu 28,8 % des voix, mais n’a pas réussi à trouver d’alliés pour former un gouvernement. Le Parti populaire autrichien (ÖVP) avait terminé à la seconde place avec 26,3 % des voix, suivi par le Parti social-démocrate d’Autriche (SPÖ, centre-gauche) avec 21,1 %.

Jamais depuis 1949

Ces résultats avaient conduit Karl Nehammer à entamer des discussions avec le SPÖ et Neos pour créer une coalition, mais ces négociations à trois ont échoué vendredi après le retrait de « Neos ».

Les deux partis centristes restants avaient exprimé leur volonté de continuer les pourparlers. Toutefois, samedi, Karl Nehammer a annoncé sur « X » qu’un “accord avec le SPÖ est impossible sur des questions clés” et que, par conséquent, “les négociations avec le SPÖ sont terminées”. Le président Alexander Van der Bellen avait appelé, ce vendredi, les deux partis à former un gouvernement “sans délai”.

Une coalition de trois partis pour constituer un gouvernement aurait constitué une première en Autriche depuis 1949, une période marquée par un ralentissement économique et une explosion du déficit public.

Le chancelier conservateur avait déjà averti que les négociations de coalition, entamées en octobre sans les libéraux, seraient difficiles.

Didier Maréchal

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