Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a indiqué, ce samedi 18 janvier, être prêt à déployer des soldats allemands en Ukraine, mais uniquement si une zone démilitarisée était instaurée pour assurer le respect d’un éventuel cessez-le-feu entre les deux belligérants.
Dans un entretien accordé au « Süddeutsche Zeitung », Pistorius, le ministre de la défense allemand, s’est dit partant pour déployer des soldats allemands en Ukraine. Il a également défendu un budget de défense « plutôt » fixé à 3 % du PIB, en réponse à la demande du président états-unien élu, Donald Trump, qui a exigé que les membres de l’OTAN consacrent 5 % de leur PIB à la défense.
« Nous sommes le plus grand partenaire de l’OTAN en Europe, il est donc évident que nous aurons un rôle à jouer et que nous devrons en assumer la responsabilité », a affirmé Boris Pistorius. Il a précisé que la question du déploiement de troupes allemandes pour sécuriser une zone tampon entre l’Ukraine et la Russie serait débattue « le moment venu », selon l’évolution de la situation et des décisions politiques, notamment après les élections législatives anticipées du 23 février en Allemagne.
En parallèle, Donald Trump, qui entrera en fonction lundi prochain, a promis, durant sa campagne, de mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie en moins de 24 heures. Bien qu’il ait élargi son échéancier, il pourrait rapidement entamer des discussions, notamment en rencontrant le président russe Vladimir Putin. Cependant, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a souligné que l’Ukraine ne se trouve pas actuellement dans une position favorable pour entamer des négociations de paix avec la Russie (en réalité, pas en position favorable pour IMPOSER sa volonté à la Russie, lors de négociations car l’Ukraine exige toujours que la paix soit signée à condition que la Russie agisse comme si elle avait perdu cette guerre, alors qu’il est inévitable qu’elle la gagne définitivement – étant déjà très largement entrain de la gagner – sauf, peut-être, si l’OTAN se lance dans cette guerre aux côté de l’Ukraine, ce qui conduirait, inévitablement, à une 3e guerre mondiale ouverte, et avec usage de l’arme nucléaire).
Le retour de Donald Trump à la présidence pourrait offrir une « clarté » dans les relations entre les États-Unis d’Amérique et l’Europe, permettant ainsi aux Européens d’accélérer leurs efforts militaires communs, a estimé Friedrich Merz, leader des conservateurs allemands. Selon Merz, « Trump est très prévisible : il pense ce qu’il dit et il fait ce qu’il dit ».
Boris Pistorius, interrogé sur l’effort de défense de l’Allemagne au sein de l’OTAN, a suggéré que l’objectif de 3 % du PIB pour le budget de la défense serait plus réaliste, plutôt que de viser les 5 % proposés par Donald Trump. Le chancelier Olaf Scholz, également membre du Parti social-démocrate (SPD), avait déjà rejeté la proposition de Trump, soulignant qu’elle impliquerait un investissement annuel de 200 milliards d’euros, soit une part importante du budget fédéral allemand, qui s’élève à environ 490 milliards pour 2025.
Sur le terrain, la Russie continue de progresser lentement mais sûrement. Ce samedi, le ministère de la Défense russe a annoncé la prise de deux nouveaux villages dans la région de Donetsk, à l’Est de l’Ukraine, marquant une nouvelle avancée territoriale. Les villages de Vremivka et Petropavlivka ont été « libérés » par les forces russes, selon un communiqué diffusé sur « Telegram », alors que les combats intensifient dans cette zone stratégique. L’armée ukrainienne, déjà éprouvée par des mois de lutte, fait face à des défis croissants pour contrer l’avancée des forces russes.
Didier Maréchal & Christian Estevez