Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’ASEAN ont exhorté la junte birmane à privilégier un cessez-le-feu plutôt qu’à organiser des élections, lors d’une réunion tenue ce dimanche 19 janvier en Malaisie. (Avec : RFI).
L’armée birmane a pris le pouvoir en février 2021, invoquant sans preuves une fraude électorale massive lors des élections de 2020, largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel.
La junte a ensuite mené une répression violente contre toute opposition et, tandis que les combats dévastaient une grande partie du pays, elle a reporté à plusieurs reprises les élections, considérées par ses opposants comme impossibles à organiser de manière libre et équitable.
« Une chose que nous savons, c’est qu’ils veulent organiser une élection. Mais nous leur avons dit que l’élection n’est pas une priorité pour le moment », a déclaré aux journalistes le ministre malaisien des Affaires étrangères Mohamad Hasan après la réunion sur l’île malaisienne de Langkawi.
« La priorité maintenant est un cessez-le-feu et que tout le monde dépose les armes. C’est très simple », a poursuivi Mohamad Hasan dont le pays assure la présidence tournante de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), qui compte dix membres.
La Birmanie était représentée par Aung Kyaw Moe, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, après que le bloc régional ait interdit aux membres de la junte de participer à ses réunions. Mohamad Hasan a précisé qu’Aung Kyaw Moe avait informé les ministres des projets de la junte d’organiser des élections, sans toutefois en préciser la date. L’ASEAN a pris l’initiative des efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit, mais peine à appliquer un plan de paix en cinq points approuvé par tous les dirigeants du bloc, y compris la junte birmane, en avril 2021.
Joseph Kouamé