En exil en Guinée équatoriale depuis son départ forcé en 2017, l’ancien dirigeant du pays a déclaré vouloir reprendre la direction de son parti et « régler les comptes ».

Dans un message audio obtenu par l’Agence France-Presse (AFP) le jeudi 23 janvier, Yahya Jammeh, ancien dictateur gambien en exil, a déclaré son intention de reprendre la direction de son parti et de « revenir ». Au pouvoir de 1994 à 2017, Jammeh a dirigé la Gambie, un petit pays ouest-africain enclavé dans le Sénégal, à l’exception de son accès à l’océan Atlantique. Contraint de quitter ses fonctions en janvier 2017, sous la pression des États ouest-africains après sa défaite à l’élection présidentielle face à Adama Barrow, il s’est exilé en Guinée équatoriale. Malgré cet éloignement, Yahya Jammeh reste une figure influente de la vie politique en Gambie.

« J’ai décidé aujourd’hui de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne », dit-il dans ce message destiné à ses partisans de l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APCR), qu’il a fondée en 1996. « Que cela plaise ou pas, par la grâce d’Allah, je reviens », ajoute-t-il, sans expliciter son propos quant à un retour dans la vie politique, qu’il n’a pas vraiment quittée, ou dans son pays.

En décembre, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a apporté son soutien à la création d’un tribunal spécial chargé de juger les crimes commis sous son régime. M. Jammeh pourrait être le principal mis en cause devant cette cour.

Le gouvernement gambien a endossé en 2022 les recommandations d’une commission qui s’est penchée sur les atrocités de l’ère Jammeh et a accepté de poursuivre 70 personnes, à commencer par M. Jammeh. « Que ceux qui menacent de me mettre en prison attendent que j’arrive. Le jour où il faudra rendre des comptes approche, et ce jour-là on réglera les comptes », dit M. Jammeh.

La Gambie, ex-colonie britannique comptant 2 millions d’habitants et plus petit État du continent africain, est classée parmi les 20 pays les moins développés au monde selon les Nations unies.