Washington souhaiterait impliquer l’Europe dans les négociations pour mettre fin au conflit russo-ukrainien.
Une pause stratégique pour mieux inclure l’Europe
Les États-Unis d’Amérique ont temporairement interrompu l’élaboration de leur plan de paix visant à mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine, selon des informations rapportées par le journal « The Telegraph ». Cette pause reflète la volonté de Washington d’obtenir un consensus plus large en impliquant les pays européens, en particulier les membres de l’OTAN, dans le processus de négociation.
Keith Kellogg, l’envoyé spécial des États-Unis d’Amérique pour l’Ukraine et la Russie, a déclaré vouloir mener des entretiens individuels avec les dirigeants européens avant de finaliser le plan. Ces discussions auront pour but de recueillir leurs points de vue sur les contours d’un éventuel accord de paix et d’évaluer les contributions potentielles de leurs gouvernements.
Consultations prévues avec les alliés de l’OTAN
M. Kellogg prévoit d’organiser des rencontres avec les premiers ministres et présidents des pays membres de l’OTAN. L’objectif est double : garantir que les alliés européens ne se sentent pas marginalisés dans le processus et s’assurer d’un alignement stratégique sur les prochaines étapes des négociations.
Toujours selon « The Telegraph », M. Kellogg a promis de présenter certains éléments du plan de paix lors de la prochaine conférence de Munich sur la sécurité. Ces éléments pourraient inclure une proposition visant à poursuivre le soutien militaire à l’Ukraine en échange d’un accès aux précieuses ressources en terres rares que possède le pays.
Renforcer la position de l’Ukraine dans les négociations
Lors des discussions préliminaires avec des diplomates européens, M. Kellogg aurait assuré que les EUA souhaitent renforcer la position de l’Ukraine avant toute négociation avec la Russie. Cette approche vise à garantir que Kiev aborde les pourparlers en position de force (ce qui est tout à l’opposé du bon sens puisque, jamais dans l’Histoire de l’Humanité, le perdant d’une guerre ne s’est vu être placé en position avantageuse vis à vis de celui qui l’a battu), tout en rassurant les alliés sur l’engagement de Washington dans le conflit.
Un équilibre complexe à trouver
Alors que le conflit russo-ukrainien s’enlise, cette démarche américaine illustre la difficulté de trouver un équilibre entre le soutien militaire à l’Ukraine, les intérêts stratégiques des États-Unis et le rôle des partenaires européens. La conférence de Munich sur la sécurité devrait fournir un premier aperçu des orientations futures de Washington pour un règlement pacifique de ce conflit.
Didier Maréchal