Ce 12 février 2025, lors de la 38e session ordinaire de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, l’Algérie a échoué dans sa tentative de réintégrer le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, un organe stratégique dédié à la gestion et à la prévention des conflits sur le continent.
Malgré des efforts intenses et une diplomatie active, l’Algérie n’a pas réussi à obtenir l’adhésion nécessaire des États membres pour obtenir un siège au CPS de l’Union Africaine
Une ambition contrariée par des tensions géopolitiques
L’Algérie cherchait à reprendre le siège qu’elle occupait de manière quasi continue de 2003 à 2021, mais son rival, le Maroc, a finalement réussi à bloquer sa candidature. Les tensions récentes entre Alger et certains pays du Sahel semblent avoir pesé lourd dans la balance de ce scrutin crucial. Bien que le scrutin ait eu lieu à bulletins secrets, il a révélé l’absence de soutien large pour la diplomatie algérienne au sein de l’instance panafricaine.
Un journaliste africain a commenté l’échec de la candidature de l’Algérie sur X, indiquant que “l’avion Gulfstream du gouvernement algérien a quitté Addis-Abeba, probablement pour retourner à Alger. À bord se trouve vraisemblablement le ministre des Affaires étrangères, suite à l’échec de la candidature de l’Algérie au siège du CPSUA”. La compétition acharnée entre l’Algérie et le Maroc a mené à des abstentions lors du dernier tour de vote, forçant ainsi un report de la décision.
Un siège crucial au Conseil de paix et de sécurité
Le CPS de l’UA, composé de 15 membres élus pour des mandats de deux à trois ans, joue un rôle central dans la gestion des crises et des conflits en Afrique. Il est structuré de manière à garantir une représentation régionale équilibrée, avec notamment deux sièges dédiés à l’Afrique du Nord. C’est dans ce cadre que l’Algérie a souhaité récupérer son siège, occupé par le Maroc depuis trois ans, mais elle n’a pas obtenu l’appui nécessaire au sein du Conseil.
L’élection à venir et la présence du Maroc au Conseil exécutif
En dépit de l’échec de sa candidature, l’Algérie n’a pas abdiqué et une nouvelle élection sera prochainement organisée pour pourvoir le siège convoité. En attendant, le Maroc continue de jouer un rôle actif au sein des instances de l’Union africaine. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, préside la délégation marocaine à la 46e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, qui a débuté le 12 février, en prélude au sommet ordinaire des chefs d’État prévu pour les 15 et 16 février.
Le Conseil exécutif, lors de cette session, élira cinq membres du CPS de l’UA, mais également six nouveaux commissaires de l’UA. Cette réunion sera également l’occasion de discuter des rapports annuels sur les activités de l’Union et des décisions qui seront soumises lors du sommet de l’UA, notamment en matière de gouvernance et de développement.
Une dynamique régionale sous haute tension
La diplomatie de l’Union africaine est marquée par des rivalités géopolitiques persistantes, comme l’illustre l’échec de l’Algérie à réintégrer le CPS. Alors que la stabilité et la gestion des crises restent au cœur des préoccupations panafricaines, l’issue de cette élection symbolise les tensions sous-jacentes qui façonnent la dynamique régionale, particulièrement en Afrique du Nord.
L’Algérie devra donc patienter avant une nouvelle élection pour tenter de regagner son influence au sein de cette instance stratégique, tandis que le Maroc consolide son siège, reflet d’une diplomatie africaine de plus en plus compétitive.
Joseph Kouamé