Le Hamas a annoncé, ce mardi 18 février, une accélération dans la libération des otages israéliens, selon les termes de la première phase du cessez-le-feu. Au lieu des trois otages initialement prévus pour être libérés, six israéliens ont été libérés, et quatre dépouilles ont été remises aux autorités israéliennes. Une annonce qui soulève plusieurs questions : Quelle en est la raison et qui sont ces otages ?
Le négociateur principal du mouvement terroriste Hamas, Khalil al-Haya, a révélé que la famille Bibas, composée de Shiri Bibas et de ses deux enfants, Ariel(enlevé à l’âge de 2 ans) et Kfir (enlevé à l’âge de 8 mois), serait incluse dans les échanges. Ces noms, tragiquement symboliques pour de nombreux Israéliens, font référence à des otages capturés lors des pogroms sanguinaires du 7 octobre 2023, une date marquée par de nombreuses atrocités perpétuées par plusieurs mouvement terroristes islamistes, dont, en tout premier chef, le Hamas, mais également le « Jihad Islamique », le « FPLP » et, pire encore, par un grand nombre de civils gazaouis, comme ils ont été fiers de se montrer en se filmant avec des téléphones portables et à diffuser ces vidéos de leurs actes – ndlr). Bien qu’Israël n’ait pas confirmé leur décès, l’information circule et alimente une forte émotion. Le Hamas a annoncé que quatre corps seraient remis aux autorités israéliennes ce jeudi 20 février en échange de terroristes palestiniens prisonniers en Israël, qui seront libérés ce samedi 22 février.
La première phase du cessez-le-feu, qui permet la libération des otages, a jusqu’à présent permis de rendre la liberté à 9 israéliens et 1 134 Palestiniens. D’ici au 1er mars, le Hamas prévoit d’échanger encore 33 otages israéliens contre 1 900 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Cependant, après plus de 500 jours de captivité, 70 otages sont toujours retenus à Gaza, et au moins 35 sont supposés morts.
Les pourparlers concernant la poursuite de la trêve se poursuivent, bien que des obstacles demeurent. Le ministre israélien des Affaires étrangères a annoncé que des négociations sur la continuation de la trêve débuteraient cette semaine, tandis que le gouvernement israélien réclame une “démilitarisation totale de Gaza” après la fin du conflit.
Qui sont les otages présumés morts ?
Le Hamas a précisé que huit d’entre eux, dont des noms connus comme ceux de Shiri, Ariel et Kfir Bibas, Itzik Elgert, Shlomo Mansour, Ohad Yahalomi, Oded Lifshitz et Tzachi Idan, ont perdu la vie pendant leur captivité. Ces informations ont été révélées par le Forum des familles d’otages, qui a indirectement confirmé la mort de ces captifs en annonçant la libération des six derniers otages vivants.
Le cas de la famille Bibas est particulièrement touchant. Shiri, 33 ans, et ses deux jeunes enfants, Ariel (4 ans – mais 2 ans au moment de la prise d’otage) et Kfir (moins de 9 mois au moment de la prise d’otage), avaient été enlevés lors de l’attaque du kibboutz Nir Oz. Leur enlèvement et le sort tragique qui leur est réservé symbolisent les horreurs du 7 octobre 2023, une date qui reste gravée dans les mémoires.
Parmi les autres victimes, on retrouve Ohad Yahalomi, un otage franco-israélien enlevé à Nir Oz. Annoncé mort en janvier 2024, sa disparition n’avait jamais été confirmée par l’armée israélienne. Itzik Elgert, âgé de 68 ans, avait également été capturé à Nir Oz et blessé au cours de l’attaque. Le Hamas avait annoncé sa mort dans un bombardement israélien, sans que l’information ne soit vérifiée par Tsahal.
Shlomo Mansour, le plus âgé des otages, âgé de 86 ans, a été capturé lors de l’attaque du kibboutz de Kissoufim. Son décès a été confirmé par Israël, bien que son corps ait été emmené par les terroristes. Oded Lifschitz, âgé de 83 ans, a également été enlevé au kibboutz Nir Oz. Sa femme, Yoheved, avait été libérée plus tôt, et depuis, elle se bat pour la libération de son mari.
Enfin, Tzachi Idan, 49 ans, capturé au kibboutz Nahal Oz, fait également partie des victimes présumées mortes. Sa fille Maayan, âgée de 18 ans, a été tuée le 7 octobre pendant l’attaque contre leur domicile, un événement qui avait été filmé en direct par les terroristes.
Reprise des pourparlers toujours en suspens
Après 15 mois de guerre dévastatrice, la reprise des pourparlers sur la poursuite de la trêve reste incertaine. Le ministre israélien des Affaires étrangères a annoncé que ces négociations commenceraient cette semaine, mais des divergences de fond demeurent. Israël exige une “démilitarisation totale de Gaza” et évoque la possibilité de recréer Gaza après la guerre, selon un plan proposé par l’administration Trump.
La deuxième phase du cessez-le-feu, qui doit débuter le 2 mars prochain, prévoit la libération de tous les otages israéliens restants et la fin définitive du conflit. Les discussions sur la reconstruction du territoire palestinien, dévasté par les combats, ne manqueront pas d’être au cœur des débats. Toutefois, ces projets sont soumis à d’importantes tensions politiques, notamment avec l’annonce d’un sommet arabe ayant lieu à partir de ce mercredi 19 février, en Arabie saoudite pour discuter des propositions de l’administration états-unienne, qui reste largement rejetée par les Palestiniens et les pays arabes.
Un sommet extraordinaire de la Ligue arabe, prévu fin février au Caire, a été reporté au 4 mars, une réunion cruciale pour aborder les questions de l’après-guerre et de la reconstruction de Gaza.
Didier Maréchal