Guerre en Ukraine : l’UE adopte un 16ᵉ paquet de sanctions contre la Russie – validation ce 24 février

L’Union Européenne a franchi une nouvelle étape dans sa politique de pression économique contre Moscou. Les ambassadeurs des 27 États membres ont validé, ce mercredi 19 février, un 16ᵉ train de sanctions visant la Russie. Parmi les mesures phares, une interdiction d’importer de l’aluminium russe et un renforcement des restrictions sur les exportations de pétrole.

L’adoption formelle par les ministres des Affaires étrangères de l’UE est prévue pour lundi 24 février, une date symbolique marquant le troisième anniversaire du début de l’offensive militaire russe en Ukraine.

Ce nouveau volet de sanctions cible particulièrement l’aluminium primaire en provenance de Russie, un secteur stratégique pour l’économie du Kremlin. Si l’Union européenne dépendait autrefois de ces importations à hauteur de 6 %, cette part s’est réduite ces dernières années en raison des tensions géopolitiques. L’UE avait déjà restreint certains produits en aluminium, tels que les fils et les tubes, mais cette interdiction complète marque un tournant.

“Je salue l’accord sur notre 16ᵉ paquet de sanctions. Avec des mesures plus strictes sur le contournement, de nouvelles interdictions d’importation et d’exportation et des sanctions contre la flotte fantôme de Poutine, nous fermons les portes dérobées qui permettent à la machine de guerre russe de fonctionner”, a déclaré la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas. “Le Kremlin ne brisera pas notre détermination”, a-t-elle ajouté.

Un encadrement plus strict des exportations de pétrole

L’UE renforce également sa lutte contre la “flotte fantôme” russe, un réseau de pétroliers opérant discrètement pour contourner les restrictions occidentales sur les exportations de pétrole. Ces navires, souvent âgés et non assurés, inquiètent Bruxelles en raison des risques écologiques qu’ils représentent.

Selon des sources diplomatiques, 73 nouveaux pétroliers seront ajoutés à la liste noire de l’UE, portant le total à 153 navires interdits d’accès aux ports et services européens. De plus, les exploitants et capitaines de ces navires pourront désormais être directement sanctionnés.

Sur le plan financier et médiatique, l’Union européenne exclut également 13 banques russes du système SWIFT et suspend les licences de diffusion de huit médias pro-Kremlin. Ces nouvelles restrictions s’inscrivent dans un contexte où les discussions sur une éventuelle négociation de paix s’intensifient, notamment sous l’impulsion des États-Unis.

Mardi 18 février, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a évoqué l’importance d’une participation européenne à de futures négociations, tout en affirmant que la pression sur Moscou devait se poursuivre tant qu’aucun plan de paix crédible ne serait en vue.

“Il y a d’autres parties qui ont des sanctions, l’Union Européenne devra être à la table à un moment donné parce qu’elle a aussi des sanctions qui ont été imposées”, a-t-il déclaré après sa rencontre avec son homologue russe en Arabie saoudite.

De son côté, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé la nécessité de maintenir la pression économique : “Nous sommes voisins de la Russie. L’Ukraine est notre première ligne pour repousser la menace […] si nous ne faisons rien, nous serons un jour ou l’autre entraînés vers la guerre.”

Avec cette nouvelle vague de sanctions, l’Union européenne montre qu’elle reste déterminée à affaiblir l’économie russe et à soutenir l’Ukraine, alors que le conflit entre dans sa quatrième année.

Didier Maréchal

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