Le Pape François traverse une période délicate. Hospitalisé depuis le 14 février à l’hôpital Gemelli de Rome pour une bronchite, son état s’est aggravé avec l’apparition d’une pneumonie bilatérale.

Malgré une légère amélioration, son chirurgien officiel, Sergio Alfieri, a affirmé vendredi 21 février que le souverain pontife n’était “pas hors de danger” et qu’il resterait hospitalisé “au moins toute la semaine prochaine”.

Un état clinique complexe

Le Vatican a confirmé que le Pape souffre d’une infection polymicrobienne compliquée par une bronchite asthmatique et une bronchectasie, nécessitant une antibiothérapie et de la cortisone. Un scanner thoracique a révélé une pneumonie bilatérale, rendant son traitement plus difficile. « Malgré cela, François, âgé de 88 ans, reste de bonne humeur, alternant repos, prière et lecture. Il continue à suivre ses engagements à distance, recevant ses plus proches collaborateurs, signant des documents et passant des appels » a-t-il été déclaré officiellement.

Annulation des engagements et incertitudes

En raison de son état, plusieurs engagements ont été annulés, dont l’audience générale du mercredi 19 février et la messe prévue le dimanche 23 février à la basilique Saint-Pierre. Le Vatican reste silencieux sur l’évolution de son agenda, suscitant des interrogations sur la durée de son hospitalisation et sa capacité à poursuivre ses fonctions.

Une lettre de démission signée depuis dix ans

Cette situation relance les spéculations sur une possible démission du Pape. Dans une interview publiée le 18 décembre 2022 et ressortie ce dimanche 16 février, François a révélé qu’il avait signé, il y a près de dix ans (en 2013, exactement, quelques mois après avoir été nommé pape), une lettre de démission en cas d’empêchement médical. Ce document avait été remis au secrétaire d’État du Vatican de l’époque, Mgr Tarcisio Bertone, avant son départ à la retraite en 2013. “J’ai signé la démission et lui ai dit : en cas d’empêchement médical ou autre, voici ma démission. Vous l’avez”, a-t-il confié au quotidien espagnol ABC.

Cette déclaration intervient alors que le Pape a dû réduire son activité ces derniers mois en raison de douleurs persistantes. En juillet dernier, il reconnaissait déjà la nécessité de ralentir : “Je pense qu’à mon âge et avec cette contrainte, je dois me préserver un peu pour pouvoir servir l’Église. Ou, au contraire, réfléchir à la possibilité de me retirer.”

Un parallèle avec Benoît XVI ?

L’éventualité d’une démission fait écho au précédent de Benoît XVI, qui avait quitté ses fonctions en 2013 en raison d’une santé déclinante. Toutefois, François a toujours affirmé qu’il privilégierait une renonciation en dernier recours.

En attendant, l’état de santé du Souverain pontife continue d’être suivi avec attention. Si son état s’améliore, son âge avancé et ses antécédents médicaux restent préoccupants. Les prochains jours seront déterminants quant à sa capacité à reprendre pleinement ses fonctions ou à envisager une transition pour l’Église catholique.

Joseph Kouamé