Belgique : un élu socialiste musulman de Molenbeek rattrapé par d’anciennes publications islamistes célébrant le meurtre d’un caricaturiste

Mohammed Kalandar, échevin des Sports et de la Santé à Molenbeek-Saint-Jean, en Belgique, est plongé dans une nouvelle polémique après la découverte de publications anciennes et extrémistes. Ces révélations mettent en péril sa position et fragilisent la majorité communale, tout cela à juste titre.

Des publications alarmantes refont surface

L’affaire remonte à plusieurs années. En janvier dernier, Mohammed Kalandar avait déjà fait face à des critiques pour un message datant de 2020 où il saluait la libération de Mossoul par la milice chiite Hachd al-Chaabi, accusée de violations des droits humains. Après avoir présenté ses excuses et assuré ne pas être au courant des accusations à l’encontre de cette milice, Kalandar avait pu maintenir son poste, bénéficiant du soutien de la majorité communale. Toutefois, ce mardi, le quotidien La Libre Belgique a déterré de nouvelles publications datant de 2012 à 2014, bien plus préoccupantes.

Parmi ces publications, l’une d’elles célèbre l’assassinat d’un caricaturiste danois qui avait participé aux caricatures du Prophète. Kalandar y écrit : “L’homme qui a dessiné la caricature du Prophète et qui a été brûlé vif. Le Danemark garde cette information secrète. Veuillez publier cette information, car une sœur de Palestine a eu une vision selon laquelle quiconque publierait cette information, Dieu le rendrait heureux…”. Cette déclaration a immédiatement créé un vent de panique parmi ses opposants politiques.

Une réaction défensive et des appels à la démission

Face à la révélation de ces publications choquantes, Mohammed Kalandar a reconnu avoir fait un “mauvais usage des réseaux sociaux” par le passé et a assuré qu’il ne publierait plus de contenu similaire à l’avenir. Il a également dénoncé une tentative de le discréditer politiquement. Cependant, cette explication n’a pas suffi à apaiser les tensions.

La polémique a pris une ampleur telle que plusieurs élus du PS, y compris au sein de la majorité socialiste à Molenbeek, ont exigé sa démission. Selon certains, son maintien au poste d’échevin représente une menace pour la stabilité de la coalition communale. “Une fois, ça passe, deux fois, c’est trop”, confie un élu socialiste sous anonymat. De plus, l’accession de Kalandar au poste d’échevin avait déjà été contestée en interne au PS en octobre dernier, et un recours est toujours en cours devant la commission de vigilance du parti.

Une démission qui pourrait perturber la majorité communale

La pression monte sur Mohammed Kalandar. Si la bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, ne prend pas de mesures concrètes pour résoudre la crise, certains élus menacent de rompre l’alliance politique au sein de la majorité socialiste, ce qui pourrait potentiellement faire basculer la majorité à la commune. “Il est de notre responsabilité de garantir que les valeurs du PS soient respectées. Si cela passe sous silence, cela aura des répercussions graves pour le PS à Molenbeek”, avertit un autre élu socialiste.

Dans un contexte déjà tendu, avec des divisions internes concernant la nomination de Kalandar à son poste, la situation devient de plus en plus délicate. Certains membres du PS jugent que la situation est devenue intenable et que le maintien de Kalandar à son poste constitue une menace directe à la stabilité de la majorité communale. D’autres pensent que Kalandar, face à la pression grandissante, pourrait se retirer de lui-même pour éviter une crise interne dévastatrice.

Des tensions qui ne sont pas sans conséquences

Le dossier Kalandar pourrait être bien plus qu’une simple affaire locale. Il met en lumière des tensions croissantes au sein du PS, notamment sur la question de la gestion de l’extrémisme au sein des instances politiques locales. La décision de la bourgmestre et la position du PS pourraient influencer la direction future de la politique à Molenbeek et avoir des répercussions sur la scène politique régionale.

La décision de Kalandar d’assumer ou non sa démission dans les prochains jours déterminera l’issue de cette crise et aura sans aucun doute un impact sur l’avenir de la majorité socialiste à Molenbeek. Pour l’instant, une chose est sûre : l’affaire secoue le paysage politique local et place la majorité socialiste sous une pression croissante.

Didier Maréchal

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