Ferhat Mehenni, meneur du « Mouvement pour l’indépendance de la Kabylie » (MAK) et réfugié en France depuis 2008, a lancé de graves accusations contre les services de renseignement algériens. Selon lui, ces derniers seraient responsables de plusieurs attentats en France, notamment dans les années 1990, et continueraient aujourd’hui à semer le trouble dans l’Hexagone.
Une infiltration profonde des services algériens en France
Invité sur Sud Radio ce mardi 25 février, Ferhat Mehenni a affirmé que les services secrets algériens avaient largement infiltré le système français, au point d’être capables d’organiser des attaques terroristes sur le territoire. « Les services algériens ont suffisamment infiltré le système français », a-t-il déclaré avant d’affirmer, sans détour, que ces derniers avaient déjà orchestré des attentats en France.
Il cite en particulier l’attentat de la station de métro Saint-Michel à Paris, survenu le 25 juillet 1995. Cette attaque, qui a causé 8 morts et 150 blessés, faisait partie d’une vague d’attentats revendiqués par le Groupe islamique armé (GIA), une organisation terroriste algérienne. Cependant, selon Mehenni, l’ombre des services secrets algériens plane sur ces événements, suggérant que le régime d’Alger aurait manipulé ou facilité ces attaques pour asseoir son influence et sa politique.
L’attaque de Mulhouse et le rôle de l’Algérie
Interrogé sur l’attentat de Mulhouse, où un homme a été tué à l’arme blanche samedi dernier par un individu criant « Allah Akbar », Ferhat Mehenni a estimé que cette attaque était probablement le fait d’un individu isolé, mais il met en cause l’Algérie pour son refus de reprendre l’assaillant sur son sol.
Brahim A., l’auteur présumé de l’attaque, avait fait l’objet de dix refus de réadmission de la part d’Alger alors qu’il était sous contrôle judiciaire en France. Pour Mehenni, ce refus s’inscrit dans une stratégie délibérée du régime algérien visant à laisser en France des individus potentiellement dangereux, facilitant ainsi des actes de violence pouvant servir à déstabiliser le pays.
Une mise en garde déjà lancée en 2023
Ce n’est pas la première fois que Ferhat Mehenni alerte sur les intentions du régime algérien envers la France. En 2023, alors que la France était secouée par des émeutes après la mort de Nahel, une vidéo du président algérien Abdelmadjid Tebboune avait fait polémique. Dans cette vidéo devenue virale, Tebboune accusait « les enfants de harkis », sous-entendant les Français, de vouloir « se débarrasser des Algériens comme ils ont jeté vos frères dans la Seine le 17 octobre 1961 ».
Pour Ferhat Mehenni, il s’agissait d’un appel à la violence. Il avait alors dénoncé les déclarations du président algérien comme une menace à peine voilée contre la France et avait exhorté les jeunes issus de l’immigration algérienne à ne pas répondre à l’appel d’un criminel.
Un exil sous pression et des accusations lourdes
Ferhat Mehenni, qui milite pour l’indépendance de la Kabylie, est réfugié en France depuis 2008 après avoir subi de multiples persécutions en Algérie. Son mouvement, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), est considéré comme une organisation terroriste par Alger, ce qu’il dénonce comme une tentative d’écraser toute voix dissidente.
Face à ces nouvelles accusations contre les services algériens, Mehenni met en garde contre une ingérence permanente du régime d’Alger en France et appelle les autorités françaises à prendre conscience des menaces pesant sur la sécurité nationale. Reste à voir si ces déclarations susciteront une réaction des autorités françaises ou si elles seront, comme par le passé, ignorées.
Didier Maréchal