L’interprète emblématique des années 1980 est décédé à l’âge de 80 ans. Luttant contre un cancer du poumon, Herbert Léonard s’est éteint à l’hôpital de Fontainebleau. Retour sur sa carrière ponctuée de montagnes russes, entre gloire, oubli et renaissance musicale.

Herbert Léonard, de son vrai nom Hubert Lœnhardt, est né à Strasbourg en 1944 d’un père éboueur et d’une mère au foyer. Passionné de musique, il débute en tant que guitariste dans plusieurs groupes, notamment Les Lionceaux, avant de se faire remarquer et d’assurer la première partie de Chuck Berry.

Sa carrière prometteuse est stoppée net en 1970 par un grave accident de voiture en Belgique. Défiguré, il sombre dans l’isolement et pense que sa carrière est terminée. Pourtant, il se reconstruit et se réinvente, trouvant refuge dans l’aviation militaire soviétique, un domaine dans lequel il se révèle et rédige (il travaille pour Aviation magazine).

C’est en 1980 qu’il renoue avec la musique grâce à une rencontre déterminante avec Julien Lepers. De cette collaboration naît Pour le plaisir, son tube intemporel de 1981 qui relance sa carrière et le propulse vers la gloire. Les succès s’enchaînent : Amoureux fous (en duo avec Julie Piétri), Quand tu m’aimes, Sur des musiques érotiques et bien d’autres. Il devient une figure emblématique de la variété française des années 1980, vendant près de dix millions de disques.

Toutefois, la décennie suivante lui est moins favorable. Il continue de chanter, notamment dans Notre-Dame de Paris, et multiplie les best-of. Ses problèmes de santé, notamment un coma de 32 jours et des complications pulmonaires, l’éloignent progressivement de la scène. Pourtant, son public ne l’a jamais oublié. Herbert Léonard restera cette voix envoûtante et unique, qui promettait en 1987 : Tu ne pourras jamais m’oublier.

Clara Höser