Lundi 3 mars, un drame a frappé la ville de Mannheim, en Allemagne, lorsqu’un automobiliste a percuté un groupe de piétons en pleine zone animée. Le bilan est lourd : deux morts et une dizaine de blessés. Si la police écarte un motif politique pour l’instant, les autorités soulignent une inquiétante recrudescence des attaques où des véhicules sont utilisés comme armes.

Ce lundi 3 mars; deux personnes ont été tuées et une dizaine d’autres grièvement blessées après qu’une voiture a foncé sur des piétons dans le centre-ville de Mannheim, à l’ouest de l’Allemagne. La police a interpellé un suspect, un Allemand de 40 ans, sans préciser si l’acte était intentionnel.

Le chancelier Olaf Scholz a dénoncé un « acte de violence insensé », alors que l’Allemagne est secouée par plusieurs attaques similaires depuis quelques mois.

Une attaque brutale en plein centre-ville

L’incident s’est produit vers 12h15 (11h15 GMT), lorsqu’un véhicule a percuté un groupe de personnes sur une place fréquentée de Mannheim. L’endroit, où se tenait une foire avec des manèges et des stands de nourriture, était particulièrement bondé après les festivités du carnaval la veille.

Le bilan dressé par les autorités est lourd : deux personnes ont perdu la vie, cinq autres sont gravement blessées et cinq souffrent de blessures plus légères.

Une voiture utilisée comme une arme ?

Selon Thomas Strobl, ministre de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg, « cet acte s’inscrit dans une série de crimes récents où une automobile a été utilisée comme une arme. » Il a cependant affirmé qu’aucun élément ne laissait penser à une motivation extrémiste ou religieuse.

Les enquêteurs analysent actuellement les circonstances exactes du drame. Une voiture noire, de marque Ford, a été retrouvée avec l’avant endommagé, au cœur de la scène de crime.

Un témoin raconte : « C’est un vrai désordre »

Enes Yildiz, 24 ans, qui se trouvait dans un bureau proche des lieux, décrit une scène de chaos : « J’ai entendu un bruit très, très fort (…) pas un bruit que l’on entend tous les jours. En sortant, j’ai vu un corps sans vie allongé, des mares de sang. C’était le chaos, des gens pleuraient, appelaient à l’aide. »

Sur le sol, des objets personnels ont été abandonnés : une chaussure d’enfant, un sac, un blouson…

L’Allemagne secouée par une vague d’attaques violentes

Le pays connaît déjà plusieurs antécédents récents impliquant des véhicules utilisés comme armes.

• Mi-février à Munich, un Afghan de 24 ans avait foncé sur des manifestants, tuant deux personnes, dont un enfant de deux ans.
• En décembre à Magdebourg, un médecin saoudien avait lancé son véhicule sur un marché de Noël, causant six morts et environ 300 blessés.
• Mannheim elle-même avait été touchée en 2024, lorsqu’un policier avait été tué au couteau lors d’un rassemblement public.

Ces faits divers tragiques remettent en question la sécurité et l’immigration en Allemagne. Lors des élections législatives récentes, l’extrême droite de l’AfD a doublé son score, surfant sur ces événements pour prôner un durcissement de la politique migratoire et pénale.

Clara Höser