Mercredi 5 mars, Washington a confirmé avoir établi des contacts directs avec le Hamas, en coordination avec Israël. Ces discussions inédites marquent une rupture avec la politique états-unienne de longue date, qui refusait tout dialogue direct avec des groupes qualifiés de terroristes par les États-Unis d’Amérique. Cette annonce intervient alors que la trêve dans la bande de Gaza est plus que jamais menacée et que de nombreux otages n’ont pas encore d’espoir d’être libérés par le mouvement terroriste Hamas, mais également par la population gazaouis, complice, pour une partie d’entre elle, depuis le début des massacres du 7 octobre 2023 et de la rétention d’otages;
Des négociations secrètes révélées
L’information a d’abord été dévoilée par le site « Axios » avant d’être confirmée par la Maison Blanche. Karoline Leavitt, porte-parole du gouvernement états-unien, a précisé que l’envoyé spécial des États-Unis d’Amérique pour les otages, Adam Boehler, “était engagé dans ces négociations” et qu’il avait “l’autorité de parler à n’importe qui”.
Sans livrer de détails, elle a justifié cette discrétion en évoquant des “vies américaines en jeu”. Toutefois, elle a assuré qu’Israël avait été “consulté”, ce qu’a ensuite confirmé le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué officiel.
Le Hamas confirme plusieurs échanges avec les États-Unis d’Amérique
Des responsables du mouvement terroriste Hamas ont également confirmé à l’AFP avoir eu “plusieurs communications avec divers canaux américains”, la plus récente concernant “la question des prisonniers israéliens détenteurs de la nationalité américaine, vivants ou morts”.
Un haut responsable du mouvement terroriste islamiste palestinien, sous couvert d’anonymat, a précisé que “deux rencontres directes entre le Hamas et des responsables américains ont eu lieu ces derniers jours à Doha”.
Selon un décompte de l’AFP, cinq otages états-uniens seraient encore retenus à Gaza, dont quatre sont confirmés morts et un serait toujours en vie.
Donald Trump menace directement le Hamas
Le jour même de ces révélations, le président Donald Trump a adopté un ton menaçant à l’égard du Hamas, exigeant la libération des otages. Dans un message publié sur son réseau « Truth Social », il a adressé un avertissement sans équivoque : “Au peuple de Gaza : un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous le faites, vous êtes MORTS ! Prenez une BONNE décision.”
Le président états-unien a également assuré qu’Israël recevrait “tout ce dont il a besoin pour finir le travail” et a averti que “aucun membre du Hamas ne sera en sécurité” tant que les otages ne seront pas libérés.
“C’est maintenant qu’il faut quitter Gaza, tant que vous pouvez encore le faire”, a-t-il ajouté à l’intention des dirigeants du Hamas.
Une rupture majeure dans la politique états-unienne
Depuis 1997, les États-Unis d’Amérique considèrent le Hamas comme une organisation terroriste et ont toujours exclu tout contact direct avec le groupe. Cette initiative marque donc un tournant diplomatique majeur.
Ces discussions pourraient-elles mener à un accord pour la libération des otages ? Ou s’agit-il d’une tentative désespérée face à l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations ? Dans tous les cas, elles illustrent l’urgence et la complexité croissante de la situation à Gaza.
Didier Maréchal