Le nouveau pouvoir terroriste islamiste mène des purges sanglantes dans les bastions alaouites
Trois mois après la chute du régime de Bachar Al-Assad, les Alaouites, minorité qui formait l’élite de l’ancien pouvoir, sont la cible de massacres perpétrés par le nouveau régime issu du HTC (Hayat Tahrir al-Cham), mouvement terroriste islamiste ancienne branche d’Al-Qaïda. Au moins 530 civils ont été tués dans des attaques menées sur la côte syrienne, notamment à Lattaquié et Banias.
Des attaques ciblées contre les Alaouites
Les nouvelles autorités islamistes ont lancé une série d’opérations dans les bastions alaouites. À Lattaquié, les forces du HTC ont investi le quartier de Daatour avant d’ouvrir le feu sur la population. D’autres combattants ont convergé depuis Idleb et Hama pour attaquer Dalieh, un haut lieu religieux alaouite.
Face aux violences, des anciens cadres du régime Assad ont formé un conseil militaire pour résister, ravivant les haines communautaires qui ont marqué des décennies de domination alaouite et treize ans de guerre civile.
Un climat de vengeance et d’épuration ethnique
À Banias, où 164 personnes ont été massacrées, les tensions sont particulièrement vives. La ville avait été le théâtre d’un soulèvement contre Assad en 2011, brutalement réprimé par l’armée. Aujourd’hui, les nouvelles autorités islamistes profitent de l’effondrement du régime pour mener des purges dans les zones traditionnellement favorables aux Alaouites.
Le HTC, qui contrôle la Syrie depuis janvier, cherche à unifier les factions djihadistes sous sa bannière. La guerre contre les Alaouites, perçus comme des ennemis historiques, et considérés, par les fanatiques de l’islam sunnite comme des « hérétiques », semble être un moyen d’y parvenir, malgré les risques de déstabilisation du pays.
Une menace pour toutes les minorités syriennes
Ces massacres envoient un signal inquiétant aux autres minorités, notamment les Kurdes et les Druzes, qui refusent désormais de déposer les armes. Israël, qui protège une partie de la population druze, a d’ailleurs menacé d’intervenir en cas de nouvelles exactions.
Alors que le régime d’Ahmed al-Charaa tente d’obtenir une levée des sanctions internationales, ces violences révèlent le véritable visage du nouveau pouvoir. Loin d’apporter la paix, la chute d’Assad a plongé la Syrie dans une nouvelle spirale de vengeance et d’épuration communautaire, rendant toute réconciliation nationale de plus en plus improbable.
Didier Maréchal