Le président états-unien, Donald Trump, a averti les “terroristes houthis” qu’ils feraient face à “l’enfer” après leurs menaces contre le commerce maritime et Israël. Cette déclaration a été faite après une opération militaire états-unienne au Yémen, ce samedi 15 mars, ayant fait 53 morts. Trump a également exigé que l’Iran mette fin à son soutien envers ces « rebelles ». (Source : AFP)
L’Iran a condamné des frappes « barbares » et rejeté les menaces de Donald Trump.
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen en guerre, dont Sanaa, ont averti que les frappes états-uniennes lancées ce samedi 15 mars au soir « ne resteront pas sans réponse ».
Le Hamas et le Hezbollah ont condamné les raids américains de samedi.
Des images diffusées par les médias houthis montrent des enfants et une femme parmi des blessés soignés aux urgences d’un hôpital, dont une fillette aux jambes couvertes de bandages.
« Je n’ai jamais eu autant peur depuis le début de la guerre » au Yémen, confie un habitant de Sanaa, Malik, père de trois enfants, évoquant des bombardements « absolument terrifiants ».
« Mes enfants hurlaient et pleuraient dans mes bras. C’est la première fois que je prononce la Chahada », la prière récitée avant la mort, assure cet homme de 43 ans.
« Une action militaire décisive et puissante »
Les États-Unis d’Amérique ont mené « une action militaire décisive et puissante » contre les Houthis, a déclaré Donald Trump en annonçant ces premières frappes états-uniennes au Yémen depuis son retour à la Maison Blanche.
« Nous utiliserons une force létale écrasante jusqu’à ce que nous ayons atteint notre objectif », a-t-il prévenu, à propos des Houthis classés « organisation terroriste étrangère » par les EUA.
Le Commandement central états-unien, qui a publié des vidéos d’avions de combat décollant et d’une bombe détruisant un complexe, a fait état de « frappes de précision » lancées pour « défendre les intérêts américains, dissuader les ennemis et rétablir la liberté de navigation ».
Entretien Rubio-Lavrov
Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d’État Marco Rubio a affirmé que « la poursuite des attaques houthies contre les navires militaires et commerciaux américains en mer Rouge ne sera pas tolérée ».
Sergueï Lavrov, dont le pays est proche de l’Iran, a répondu que toutes les parties devraient s’abstenir de recourir à la force au Yémen.
Les attaques des Houthis contre les navires ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis d’Amérique à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.
Appel de l’ONU à la retenue
L’ONU a demandé, ce dimanche 16 mars, aux États-Unis d’Amérique et aux rebelles houthis de cesser leurs attaques. « Nous appelons à la plus grande retenue et à la cessation de toutes les activités militaires », a déclaré, dans un communiqué, Stéphane Dujarric, le porte-parole d’Antonio Guterres.
« Toute nouvelle escalade pourrait exacerber les tensions régionales, alimenter des cycles de représailles susceptibles de déstabiliser davantage le Yémen et la région, et faire peser de graves risques sur la situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays », a-t-il ajouté.
Didier Maréchal