Les relations entre le Tchad et le Soudan connaissent un nouvel épisode de vives tensions après des déclarations menaçantes du général soudanais Yasser Al-Atta. Dans un communiqué publié dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 mars, le gouvernement tchadien a fermement condamné ces propos, considérés comme une menace directe contre son territoire.

Des menaces perçues comme une déclaration de guerre

Lors d’une intervention sur la chaîne qatarie Al Jazeera, le général Yasser Al-Atta, commandant en chef adjoint des forces armées soudanaises, a explicitement désigné les aéroports tchadiens comme des cibles potentielles. “Nous nous vengerons de Mahamat Kaka et nous l’avertissons : les aéroports de Ndjamena et d’Amdjarass sont des cibles légitimes pour les forces armées soudanaises”, a-t-il déclaré.

Cette sortie a immédiatement suscité une réaction officielle du Tchad. Ibrahim Adam Mahamat, porte-parole du ministère des Affaires étrangères tchadien, a dénoncé des “propos irresponsables, qui peuvent être interprétés comme une déclaration de guerre s’ils sont suivis d’effets.”

Le Tchad met en garde et rappelle son droit de riposte

Depuis plusieurs mois, Khartoum accuse le Tchad de soutenir militairement les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti, adversaires des forces armées soudanaises. Des allégations systématiquement rejetées par Ndjamena.

Face à ces nouvelles tensions, le Tchad affirme qu’il ne restera pas sans réaction en cas d’attaque. “Le Tchad se réserve le droit légitime de riposter avec vigueur à toute tentative d’agression contre son territoire”, a souligné Ibrahim Adam Mahamat dans son communiqué.

Il a également rappelé que les régimes soudanais successifs avaient tenté à plusieurs reprises de déstabiliser le Tchad, en orchestrant des rébellions ou en soutenant des groupes armés comme Boko Haram. Malgré cela, le Tchad assure avoir toujours opté pour la retenue et la neutralité face au conflit interne qui déchire actuellement le Soudan.

Alors que la tension monte, cette crise diplomatique pourrait aggraver l’instabilité dans la région du Sahel, déjà marquée par de nombreux conflits.