Israël : protestation à la Cour Suprême lors de l’examen des recours contre le limogeage du chef du Shin Bet

En Israël, les altercations entre opposants et partisans du gouvernement ont émaillé, ce mardi 8 avril, l’examen du recours contre le limogeage du chef de l’agence de la sécurité intérieure (Shin Bet), Ronard Bar, devant la Cour suprême israélienne. Des manifestations qui ont conduit à l’expulsion du public de la salle, a renseigné l’AFP.

Durant l’examen du recours contre le limogeage du chef du Shin Bet (renseignements intérieurs israéliens), par la cours suprême, des protestations ont eu lieu à l’extérieur et à l’intérieur de la salle d’audience, des cris et des altercations ayant contraint les juges à suspendre l’audience au bout d’une demi-heure.

« Aucune juridiction au monde ne fonctionne de la sorte », a déclaré le président de la Cour, Yitzhak Amit, en ordonnant la suspension de l’audience. Il a demandé à la sécurité de faire évacuer la salle et les débats ont repris plus tard, sans public.

L’audience a commencé avec l’exposé de la position du gouvernement, dont l’avocat Zion Amir, était toujours interrogé par les juges peu avant midi. Doivent suivre les avocats du requérants, puis Madame Baharav-Maria, procureure générale et conseillère juridique du gouvernement, destituée par celui-ci après un vote à l’unanimité, le 23 mars dernier, selon le programme de l’audience a rapporté l’AFP.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou a décidé, le 21 mars passé, de limoger M. Bar, en qui M. Netanyahou dit avoir perdu confiance. La Cour avait ordonné la suspension de cette décision après sa saisie par cinq recours dans les heures ayant suivi l’annonce du renvoi de M. Bar.

Son limogeage est contesté notamment par l’opposition qui y voit le signe d’une dérive autocratique du pouvoir, et par la procureure générale de l’État d’Israël, Gali Baharav-Miara, qui a jugé la décision du gouvernement « fondamentalement viciée» et « entachée d’un conflit d’intérêts du Premier ministre » en raison des enquêtes criminelles concernant ses proches, a- t-elle précisé dans un communiqué publié vendredi, en même temps que l’avis détaillé qu’elle a fait parvenir à la Cour suprême.

Le premier ministre israélien affirme pour sa part que son gouvernement peut décider à sa guise de nommer et renvoyer le chef du Shin Bet, à qui il reproche aussi l’échec de ce service qui n’a su empêcher l’attaque meurtrière et sanguinaire du mouvement terroriste islamique Hamas, le 7 octobre 2023.

Dans une lettre à la Cour suprême, M. bar estime, lui, que les raisons de son licenciement sont plutôt liées au fait qu’il a tenu tête à M. Netanyahou, plutôt qu’à ses compétences. Il accuse le premier ministre d’avoir cherché à l’utiliser pour retarder son propre procès en corruption, ce que Netanyahou à qualifié de « mensonges ».

La Cour est chargée de statuer sur la légalité de cette révocation, et pourrait rendre sa décision d’ ici la fin de la semaine, a annoncé l’AFP, citant les médias israéliens

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