Les fonctionnaires états-uniens travaillant en Chine, ainsi que les membres de leurs familles, ont interdiction d’entretenir de relations « amoureuses » avec des citoyens chinois a informé l’Associated Press le 3 avril, citant des sources. Cette nouvelle directive, entrée en vigueur en janvier 2025 s’applique à tout le personnel de l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Pékin, ainsi qu’aux consulats dans le reste du pays.
L’idée, selon plusieurs analystes, est que même les interactions humaines ordinaires comme une histoire d’amour, ne sont plus considérées comme neutres, mais comme potentiellement dangereuses. Une résurrection d’une tactique de la guerre froide. A l’époque, les EUA avaient déjà interdit à leur personnel en poste dans les pays jugés à « haut risque » comme l’URSS ou la Chine d’avoir des relations personnelles avec des locaux. L’objectif étant d’éviter toute exploitation par les services de renseignement étrangers.
Des relations intimes interdites pour raison de sécurité
Le gouvernement des États-Unis d’Amérique interdit à ses ressortissants travaillant pour l’État, présents sur le sol chinois, d’avoir des « relations amoureuses » (incluant les relations sexuelles éphémères). Cette décision a été prise à la suite des pressions du Congrès états-uniens, qui estimait que les règles en place n’étaient pas assez strictes, notamment face aux tactiques de renseignement qui consistent à utiliser la séduction ou une relation amoureuse pour piéger une cible et obtenir des informations sensibles.
Cette interdiction s’inscrit en droite ligne d’une résolution déjà adoptée depuis l’été dernier et qui interdisait au personnel états-unien d’avoir des relations avec les chinois travaillant à l’ambassade des états-Unis d’Amérique dans cinq consulats en Chine , notamment Guangzhou, Shanghai, Shenyang et Wuhan, ainsi que dans le consulat de Hong Kong.
Une exception est cependant prévue pour le cas où un agent états-unien avait déjà une relation avec un citoyen chinois avant l’entrée en vigueur de l’interdiction. Dans ce cas, la personne peut demander une dérogation. Mais d’après la publication, si la demande est rejetée, la relation doit être rompue. «Toute personne qui viole cette politique recevra l’ordre de quitter la Chine immédiatement». La politique communiquée en janvier électroniquement et verbalement au personnel états-uniens, n’a pas été annoncée publiquement » renseigne l’Associated Press.
Le message est fort : les États-Unis d’Amérique considèrent que l’appareil de renseignement chinois est prêt à exploiter tout lien personnel, y compris les plus intimes. Un dispositif qui révèle une vision de la Chine comme une menace structurelle, bien au-delà de la simple rivalité économique et géopolitique. Bien plus, « cette décision dit aussi que la sécurité passe avant la diplomatie », a commenté un diplomate. « Même au prix d’un certain isolement du personnel états-uniens ou d’une image plus rigide » a-t-il poursuivi. En fait, Washington semble vouloir uniformiser les règles du jeu, car cette « décision est à la vérité aussi un miroir des propres règles chinoises qui interdisent aux fonctionnaires toute relation intime avec des étrangers » , précise le diplomate .
Le ministère chinois des affaires étrangères n’a pas commenté l’interdiction déclarant par télécopie qu’il était « plus approprié de poser la cette question aux EUA ». Un signe de plus qui illustre de la dégradation des tensions entre les deux pays, lesquelles devraient s’intensifier , Donald Trump ayant imposé à Pékin des droits de douane de 34 % , qui s’ajoutent à ceux existants , de sorte que le taux total s’élève à 54%