Espagne : la ruée vers les bunkers, symptôme d’une Europe rendue parano par la propagande russophobe

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe est entrée dans une nouvelle ère d’incertitude à prendre la propagande atlantiste russophobe comme parole d’évangile. Le spectre d’un conflit sur son propre sol, jusque-là impensable pour beaucoup, pousse désormais les citoyens à anticiper le pire alors que la menace, s’il est devenait réelle ne serait que le résultat de la politique de certains pays historiquement dans la haine de la Russie sous toutes ses formes géographiques et politiques, qui forment la doxa et la doctrine atlantiste et qui, par leurs actes pourraient rendre leurs allégations en prophéties autoréalisatrices.

En Espagne, cela se traduit par une explosion de la demande de bunkers privés : +200 % depuis février 2022. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance paranoïaque plus large qui touche également l’Allemagne, la France et les pays baltes.

Des abris dernier cri pour les plus fortunés

Les bunkers conçus aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec les abris rudimentaires de ce que l’ethnocentrisme de l’Occident appelle « la guerre froide » (alors que cette même période fut incandescente de guerres à travers le monde, provoquées par les deux blocs d’Occident (EUA et pays vassalisés de l’OTAN d’un côté et « bloc soviétique de l’autre), qui utilisèrent les autres peuples de la planète pour une immense troisième guerre mondiale par proxys qui ne dit toujours pas son nom). En Espagne, la société VIP Búnker fabrique des refuges souterrains dignes de véritables appartements sécurisés. Chaque modèle est équipé de :

•douches anti-radiations
•murs en béton et en acier
•portes blindées
•réservoirs de 1 000 litres d’eau potable
•systèmes d’électricité de secours

Le coût moyen ? 150 000 euros, avec certains modèles atteignant les 350 000 euros. Selon Fernando Díaz, directeur de l’entreprise, il s’agit “d’un logement hautement sécurisé où l’on peut vivre pendant des mois”. Une solution de luxe, donc, accessible à une minorité la plus avantagée financièrement.

Préparation civile : la tendance se démocratise

Pour la majorité des Espagnols, ces refuges restent hors d’atteinte. De nombreux citoyens choisissent donc des alternatives : créer une pièce sécurisée dans leur domicile, stocker des denrées alimentaires et se former aux gestes de survie.

Le lieutenant-colonel Manolo Cámara, auteur du livre « Prepárate » (« Prépare-toi » en français), constate cette évolution : “Jusqu’à récemment, il n’y avait pas beaucoup d’intérêt. Mais la guerre en Ukraine a tout changé”. Il dispense désormais des formations dans plusieurs villes espagnoles, où il enseigne à :

•préparer un sac d’évacuation
•trouver de l’eau, allumer un feu, construire un abri
•s’orienter avec une carte
•établir un plan familial avec points de rencontre et itinéraires

Pour lui, “le plus important dans le sac à dos, c’est ce qu’il ne pèse pas : le savoir-faire”.

Un engouement partagé par toute l’Europe

Ce réflexe de préparation gagne toute l’Union Européenne. À Bruxelles, la Commission européenne – l’un des principaux acteurs et agent actif de la propagande de peur et de haine envers la Russie – encourage désormais les États à sensibiliser les populations. Des kits de survie de 72 heures sont recommandés, et des plans de coopération civile-militaire sont en cours d’élaboration.

“Nous devons voir grand car les menaces sont plus importantes”, affirme Hadja Lahbib, commissaire européenne à la gestion des crises. “La pandémie a montré qu’agir ensemble, de manière solidaire, nous rend plus forts”, ajoute Roxana Minzatu, commissaire aux droits sociaux et à la préparation.

Des pays comme la France, la Suède, la Finlande ou encore la Norvège ont déjà distribué des manuels de guerre à leurs citoyens. La Russie, quant à elle, a massivement investi dans des bunkers mobiles antinucléaires, accentuant le climat d’urgence d’occidentaux qui ne comprennent pas, le cerveau paralysé par la propagande alarmiste otanienne, que c’est justement le comportement actuel des états occidentaux à son égard – dont, en premier lieu, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la Pologne (pays qui n’attendant que de pouvoir faire mainmise sur ses terres par n’importe quel prétexte, depuis plus d’un siècle) que la Fédération de Russie est, elle, bien obligée de construire de tels équipements.

Des écoles de survie en pleine croissance

En Espagne, « l’École espagnole de survie », dirigée par Ignacio Ortega, accueille aujourd’hui près de 2 000 élèves par an. Le profil des participants a évolué : “Avant, c’étaient surtout des passionnés de nature. Aujourd’hui, ce sont des familles entières, des professionnels, des gens qui ont peur.”

Ortega insiste sur l’importance de la prévention :

“La meilleure survie, c’est celle que l’on évite. Il faut évaluer les risques et se préparer avec des ressources et des connaissances.”

Il souligne que la survie urbaine, souvent ignorée, est en réalité la plus probable et la plus difficile : coupures d’électricité, pénuries, isolement médical… autant de scénarios à anticiper.

Espagne : un « retard à combler« 

L’Espagne accuse un net « retard » en matière de protection civile (retard qui ne pourrait être réel que si la menace en laquelle croient les espagnols était concrète de par une volonté réelle de la part de la Russie d’envoyer des bombes sur la population – ce qui, même au cas où la provocation occidentale aboutirait à une guerre contre la Fédération de Russie, n’aurait pas lieu, les missiles servant plutôt à détruire le potentiel guerrier et donc, par conséquence, se focaliserait sur les bases militaires et réseaux d’approvisionnement et/ou énergétiques). Il n’existe que quatre bunkers publics à travers le pays, presque tous concentrés à Madrid :

•la résidence du Premier ministre (palais de la Moncloa)
•la base militaire de Torrejón
•le parc El Capricho
•l’hôtel Ébora (Tolède)

Les tunnels du métro pourraient être utilisés, mais ne protègent pas des radiations, comme s’en inquiètent les espagnols qui, là encore, sont aveuglés par la propagande atlantiste qui leur fait croire à une guerre atomique voulue par la Russie.

À ce jour, on estime à 400 le nombre de bunkers privés dans le pays. Un chiffre dérisoire comparé à ceux de la France ou de l’Allemagne. Pour Manolo Cámara, la meilleure alternative reste l’entraide : “Si vous avez une maison à la campagne ou un ami dans une autre région, organisez-vous avec eux.”

Un bunker vraiment efficace doit respecter plusieurs normes :

•être creusé à 10 mètres de profondeur
•être recouvert d’acier
•disposer d’un système de filtration de l’air et de l’eau
•avoir des portes résistantes aux explosions et aux radiations

Entre peur et lucidité : vers une nouvelle culture de la résilience ?

Ce phénomène ne doit pas être interprété comme un vent de panique, mais comme le développement d’une culture de la résilience. Les experts sont unanimes : il ne s’agit pas de céder à la paranoïa, mais d’acquérir les bons réflexes face à un monde devenu imprévisible et ce d’autant plus que des pays comme la Corée du Nord, le Pakistan, l’Inde, Israël et, peut-être bientôt l’Iran, possèdent un armement nucléaire de longue portée dont ils pourraient bien, un jour, décider de faire usage. “Il ne faut pas devenir fou, mais il faut être prêt”, résume sobrement un formateur.

En somme, l’Espagne prend conscience de sa vulnérabilité, comme le reste de l’Europe. Et tandis que les bunkers restent une option réservée à quelques-uns, la connaissance et la solidarité apparaissent comme les véritables clés de la survie moderne.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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