Réunis ce vendredi 11 avril, à Antalya, en Turquie, les ministres des Affaires étrangères du groupe de contact sur Gaza ont lancé un appel fort en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza, ravagée par des mois de bombardements israéliens. Alors que la crise humanitaire atteint un niveau alarmant, les diplomates présents insistent sur l’urgence d’agir, mais aussi sur la nécessité d’ouvrir la voie à une solution politique durable.
Une réunion de haut niveau dans un contexte d’urgence
La rencontre, organisée par la Turquie a rassemblé des représentants de la Palestine, la Turquie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, le Qatar, ainsi que d’autres nations concernées par le conflit israélo-palestinien. À l’ordre du jour : l’escalade de la violence à Gaza, l’effondrement des infrastructures et la nécessité d’une réponse coordonnée pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus large.
Des vies civiles en péril
La situation sur le terrain est décrite comme “catastrophique” par les ministres présents. Les frappes israéliennes incessantes ont laissé une bande de Gaza dévastée, où plus de deux millions de Palestiniens vivent dans des conditions dramatiques. L’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins médicaux et à l’électricité est extrêmement limité, et les hôpitaux sont submergés face à l’afflux de blessés.
Selon les Nations Unies, les pertes humaines s’élèvent à plusieurs milliers de morts, en majorité des civils. Mohammed Mustafa, « ministre des Affaires étrangères » palestinien, a rappelé que la priorité absolue était de mettre fin aux souffrances humaines et de permettre la reconstruction de Gaza, aujourd’hui en ruines.
Un cessez-le-feu, préalable indispensable à la paix
Le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, a dénoncé l’inefficacité de la violence à répétition : « La violence israélienne contre les Palestiniens dure depuis plus de 80 ans, mais elle n’a jamais conduit à la paix. Ce n’est qu’en créant un environnement propice à une solution à deux États que la paix durable pourra être envisagée. »
Les ministres du groupe ont unanimement appelé à un cessez-le-feu immédiat et permanent, jugeant cette mesure indispensable pour protéger les civils et ouvrir la voie à des négociations sérieuses.
Un rejet catégorique du déplacement forcé des Palestiniens
Un point central de la déclaration conjointe a porté sur le refus total de toute expulsion forcée des Palestiniens hors de Gaza. Certains rapports font état de plans visant à déplacer la population vers d’autres pays, ce que les ministres considèrent comme inacceptable et dangereux.
Le ministre égyptien Badr Abdelatty a averti : « L’expulsion des Palestiniens de Gaza serait une tentative de détruire leur identité et leur avenir. Nous devons soutenir leur droit à vivre sur leur terre. »
Selon lui, un tel projet reviendrait à nier le droit des Palestiniens à exister en tant que peuple et constituerait une violation grave du droit international.
La solution à deux États réaffirmée comme seule voie viable
Tous les diplomates présents ont réitéré leur attachement à une solution à deux États, fondée sur les frontières de 1967, avec la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Ils ont souligné que ce cadre est le seul moyen réaliste pour parvenir à une paix juste et durable dans la région.
Mais pour que cette vision devienne réalité, ils ont appelé à une implication renforcée de la communauté internationale, qui doit cesser de se contenter de déclarations symboliques et agir de manière concrète pour relancer le processus de paix.
« La communauté internationale doit intervenir activement pour forcer Israël et les Palestiniens à revenir à la table des négociations », a martelé Hakan Fidan.
Des engagements concrets pour l’après-crise
En plus de l’appel au cessez-le-feu, les ministres ont également insisté sur la nécessité d’une aide humanitaire accrue. Ils ont plaidé pour :
• Une reconstruction rapide de Gaza, avec des fonds internationaux ;
• Un soutien médical, alimentaire et logistique massif ;
• Et un mécanisme de suivi international, pour garantir que les droits des civils soient respectés.
La déclaration finale engage les pays présents à continuer de soutenir la cause palestinienne et à travailler ensemble pour empêcher toute nouvelle escalade militaire.
Un appel collectif à la responsabilité
Alors que les affrontements se poursuivent et que les souffrances de la population s’aggravent, cette réunion marque une tentative diplomatique majeure pour peser sur les événements. Les ministres ont affirmé que l’heure n’est plus aux tergiversations, mais à l’action urgente, pour éviter que la bande de Gaza ne devienne le théâtre d’une tragédie humaine irréversible.
Le sort de Gaza n’est plus seulement une affaire régionale. Il est devenu un enjeu moral et politique mondial.
Didier Maréchal