La Corée du Sud et la Chine s’apprêtent à discuter de leurs droits maritimes après un incident en mer Jaune

La Corée du Sud et la Chine prévoient de tenir une réunion de niveau opérationnel avant la fin du mois afin d’aborder les questions relatives à leurs droits maritimes respectifs, à la suite d’un récent accrochage survenu en mer Jaune. Cette rencontre, en cours d’organisation, devrait avoir lieu à Séoul et être encadrée par les ministères des Affaires étrangères des deux pays, selon des sources diplomatiques sud-coréennes.

Tensions autour d’une structure installée par la Chine

L’incident qui motive cette reprise du dialogue s’est produit il y a deux mois, lorsque les garde-côtes sud-coréens ont tenté d’approcher une structure en acier installée par la Chine dans la Zone maritime provisoire (PMZ), au sud-ouest de la péninsule coréenne. Cette zone correspond à un espace où les zones économiques exclusives (ZEE) des deux pays se chevauchent.

Séoul cherchait à identifier la nature exacte de cette installation, érigée sans concertation préalable. Les autorités chinoises ont empêché les garde-côtes sud-coréens de s’en approcher, affirmant qu’il s’agissait d’une ferme aquatique privée et que la Corée du Sud n’était pas fondée à enquêter sur cette structure.

Un accord de cohabitation déjà existant

La Corée du Sud et la Chine s’étaient déjà entendues sur une exploitation conjointe des ressources maritimes dans cette zone. Cet accord autorise les navires de pêche des deux pays à y circuler librement, tout en interdisant les activités ne relevant pas strictement de la navigation ou de la pêche. Toutefois, depuis 2018, Pékin y a installé au total trois structures, suscitant des inquiétudes à Séoul quant à une éventuelle remise en question des accords existants.

La rencontre prévue vise donc à réaffirmer la position sud-coréenne, selon laquelle aucune activité dans la PMZ ne devrait porter atteinte à ses droits maritimes « légitimes et légaux ».

Vers une reprise du dialogue maritime

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Tae-yul, avait déjà abordé ce dossier le mois dernier à Tokyo lors d’un entretien bilatéral avec son homologue chinois Wang Yi. Ce dernier avait alors plaidé pour un dialogue régulier, fondé sur le respect mutuel des droits maritimes.

Pour mémoire, Séoul et Pékin ont mis en place en décembre 2019 une plateforme de dialogue dédiée aux questions maritimes. Celle-ci n’a été activée qu’à deux reprises, en avril et en juin 2021. La relance de ce cadre de discussions pourrait permettre d’apaiser les tensions et de renforcer la coopération bilatérale dans une zone stratégique où les intérêts économiques et sécuritaires se croisent.

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