Après « huit mois » d’enquête, les autorités turques ont annoncé, ce mardi 15 avril, l’arrestation de 234 suspects dans cinq pays lors d’un vaste coup de filet international visant des organisations impliquées dans le trafic de drogues.
Une vaste opération internationale contre le trafic de drogues a été menée simultanément contre plusieurs réseaux criminels internationaux en Turquie, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne et en Belgique.
Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 15 avril au ministère de l’Intérieur turc, Ali Yerlikaya a précisé que l’opération visait «les figures clés» de groupes «impliqués» dans le trafic de cocaïne , d’héroïne et d’ecstasy à l’échelle nationale et internationale, et «soupçonnés» de blanchiment d’argent.
Selon lui, ces réseaux tentaient «d’acheminer» de la cocaïne depuis l’Amérique du Sud, de l’héroïne depuis l’Iran et l’Afghanistan, du cannabis de type «moufette» des Balkans, ainsi que de l’ecstasy provenant de divers pays européens, à destination de « la Turquie» et du «reste» de l’Europe.
L’intervention, menée dans 20 provinces turques dont Istanbul, a été coordonnée par la Direction générale de la sécurité, le département de lutte contre les stupéfiants, les bureaux Interpol et Europol, ainsi que la police d’Istanbul. Elle a bénéficié du soutien des forces de l’ordre de plusieurs pays, notamment les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Espagne et la Belgique .
« Dans le cadre de cette opération, des informations et des documents ont été partagés avec les polices de France, d’Angleterre, d’Australie, des États-Unis, de Grèce, de Serbie, d’Azerbaïdjan, du Kosovo, de Bulgarie, de Macédoine du Nord, du Brésil et d’Iran», a précisé Ali Yerlikaya.
Plus de 21 tonnes de stupéfiants ainsi que des biens et avoirs d’une valeur de 13 milliards de livres turques (300 millions d’euros environ) ont notamment été saisis, a ajouté le ministre de l’intérieur turc, soulignant que les suspects (sans préciser leurs nationalités) étaient accusés «d’une vaste» série de crimes allant du «trafic de drogues» aux «meurtres» en passant par « le blanchiment d’argent»
Cette opération a été rendue possible grâce à la lecture de messages issus du démantèlement, il y a quatre ans, des plateformes de communication cryptées Sky ECC et ANOM utilisées par les criminels.
«Il s’agit de l’un des plus importants coups de filet contre des groupes criminels organisés de ces dernières années», a dit à l’AFP Andy Kraag, le directeur du Centre européen de lutte contre la grande criminalité organisée d’Europol. C’est « un message fort au crime organisé » a affirmé M. Kraag et « le message, c’est que même si vous pensez être résilient, que vous êtes un acteur majeur, au bout du compte, vous serez démantelé», a-t-il averti.