Guerre en RDC : Kinshasa et l’AFC/M23 annoncent une déclaration conjointe pour travailler à une trêve

Une avancée significative dans le processus de négociation entre le gouvernement congolais et le mouvement armé AFC/M23. Pour la première fois, les deux parties ont publié une déclaration conjointe à l’issue des pourparlers tenus à Doha, annonçant leur volonté de « travailler à la conclusion d’une trêve », en vue d’un cessez-le-feu effectif dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Bien qu’il ne s’agisse ni d’un accord de cessez-le-feu ni d’une trêve formelle, ce communiqué marque une étape importante : une déclaration d’intention dans laquelle Kinshasa et l’AFC/M23 s’engagent à œuvrer ensemble pour une désescalade des hostilités.

Selon les informations de RFI, le texte de cette déclaration était finalisé depuis le 17 avril, soit quatre jours après la fin des discussions directes entre les délégués congolais et ceux de l’AFC/M23. Il ne manquait plus que l’approbation du président Félix Tshisekedi. Celle-ci a été donnée hier soir, ouvrant la voie à la publication officielle du document.

Vers un dialogue de fond

La déclaration conjointe fixe une nouvelle dynamique dans les négociations : les deux camps s’engagent à respecter les principes de non-intimidation et à instaurer un climat propice aux échanges. Il s’agit désormais de passer de l’intention à l’action, en préparant un dialogue en profondeur.

Ce futur dialogue devra aborder les causes structurelles du conflit, notamment les enjeux liés à la sécurité, à la représentation politique, à la gestion des ressources et à la situation humanitaire dans les territoires de l’Est.

Un contexte diplomatique favorable

Cette annonce intervient également dans un contexte diplomatique en mouvement. Elle a été faite au lendemain d’une rencontre à Doha entre Mohammed Al-Khulaifi, ministre d’État qatari en charge du dossier, et Massad Boulos, nouveau conseiller principal pour l’Afrique à la Maison Blanche.

Cette entrevue s’inscrit dans les efforts conjoints du Qatar et des États-Unis pour encourager une désescalade durable dans la région des Grands Lacs. Le rôle croissant de Doha comme médiateur, combiné à l’implication renouvelée de Washington, semble offrir un cadre propice à la poursuite des négociations.

Une lueur d’espoir ?

Si la route vers la paix reste incertaine, cette déclaration conjointe constitue un signal fort. Elle témoigne d’une volonté partagée de sortir de l’impasse militaire et d’ouvrir un espace politique de dialogue. La communauté internationale, engagée dans l’accompagnement de ce processus, reste attentive aux prochaines étapes. Le défi principal résidera dans la capacité des deux parties à transformer cette volonté en actes concrets, au service d’une paix durable dans l’Est congolais.

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