Donald Trump mise sur les pays du Golfe pour son premier voyage international

Pour son premier grand déplacement international depuis son retour à la présidence, Donald Trump a choisi le Golfe Arabique. Du 13 au 16 mai, le président états-unien se rendra à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, pour y rencontrer les dirigeants des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.

Selon une source proche du gouvernement saoudien citée par l’AFP, cette rencontre régionale vise à consolider les liens stratégiques entre les États-Unis et leurs alliés du Golfe. La tournée présidentielle inclura également des étapes au Qatar et aux Émirats arabes unis. Pour la Maison-Blanche, cette visite doit permettre de “renforcer les liens” avec ces partenaires clés dans un contexte géopolitique sensible, marqué notamment par la guerre à Gaza et les négociations sur le programme nucléaire iranien.

Un choix symbolique et stratégique

Bien qu’il se soit récemment rendu à Rome pour les funérailles du pape François, Donald Trump a réservé son premier véritable voyage international à la région du Golfe, comme lors de son premier mandat. Un choix hautement symbolique qui reflète l’importance accordée par Washington à ses partenaires du Moyen-Orient.

Le Qatar abrite la plus grande base militaire américaine de la région, tandis qu’Oman joue un rôle discret mais essentiel de médiateur dans les discussions sur le nucléaire iranien. Quant à l’Arabie saoudite, elle reste un allié de poids, tant sur le plan sécuritaire qu’économique.

Des enjeux économiques majeurs

Au-delà des considérations diplomatiques, cette tournée a aussi une forte dimension économique. Vendredi, les États-Unis ont annoncé la vente de missiles à l’Arabie saoudite pour un montant de 3,5 milliards de dollars. De son côté, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a promis en janvier un investissement de 600 milliards de dollars dans le commerce et les infrastructures américaines.

La Trump Organization profite également de cette dynamique régionale. Elle a récemment signé un contrat au Qatar pour la construction d’un golf et de résidences près de Doha. À Oman, un complexe hôtelier et de golf est en cours de réalisation. Par ailleurs, la famille Trump est engagée dans une collaboration avec le circuit LIV Golf, financé par le fonds souverain saoudien.

Diplomatie et tensions régionales

Sur le plan diplomatique, l’Arabie saoudite a récemment accueilli des pourparlers indirects entre responsables américains et russes au sujet de la guerre en Ukraine, une première depuis 2022. Donald Trump a aussi déclaré, dans un entretien au Time Magazine, être convaincu que l’Arabie saoudite reconnaîtrait Israël. Toutefois, Riyad continue de conditionner toute normalisation à la création d’un État palestinien, ce à quoi le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu reste opposé.

Les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont déjà reconnu Israël dans le cadre des Accords d’Abraham signés en 2020. Mais une éventuelle reconnaissance par l’Arabie saoudite constituerait un tournant majeur dans les équilibres diplomatiques régionaux.

Une tournée à enjeux multiples

Entre enjeux géostratégiques, partenariats économiques et équilibres diplomatiques complexes, cette tournée de Donald Trump dans le Golfe marque un moment important de sa nouvelle présidence. Elle pourrait redéfinir les priorités américaines au Moyen-Orient et renforcer l’influence des États-Unis dans une région en pleine recomposition.

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