Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a nommé, ce 5 mai 2025, son premier gouvernement, marquant ainsi l’entrée en fonction du nouvel exécutif de la 5e République. Cette nomination intervient deux jours après sa prestation de serment et reflète les changements institutionnels induits par la nouvelle Constitution adoptée en novembre 2024.
Le nouveau gouvernement se compose de 30 membres, contre 35 pour l’équipe de transition dirigée par Raymond Ndong Sima. Il se distingue par une représentation accrue des femmes, avec 11 ministres féminines, témoignant de la volonté du président de promouvoir une gouvernance plus inclusive.
Une nouvelle architecture gouvernementale
La réforme institutionnelle majeure introduite par la nouvelle Constitution supprime le poste de Premier ministre au profit d’un vice-président du gouvernement, confié à Alexandre Barro Chambrier, ancien ministre et économiste reconnu. Parallèlement, le poste de Vice-président de la République est attribué à Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice et figure de l’opposition. Cette double configuration symbolise une volonté d’équilibre politique et de renouvellement.
Le gouvernement conserve certaines figures de la transition, assurant ainsi une forme de continuité. C’est le cas de Gilles Nembé, reconduit au ministère des Mines et des Ressources géologiques.
Le président Oligui Nguema a réaffirmé sa priorité : diversifier l’économie gabonaise, réduire la dépendance aux revenus pétroliers et améliorer les infrastructures sociales. Le nouveau gouvernement aura notamment pour mission de préparer les élections législatives et locales prévues en septembre 2025.
Des innovations et des profils variés
Le nouvel exécutif comprend la création de nouveaux ministères et le jumelage de certains portefeuilles, avec un dosage entre anciens ministres et nouvelles figures politiques. Voici la composition complète du gouvernement :
Ministres d’État
•Henri Claude Oyima : Économie, Finances, Dette et Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère
•Camélia Ntoutoume Leclercq : Éducation nationale, Instruction civique et Formation professionnelle
•Ulrich Manfoumbi Manfoumbi : Transports, Marine marchande et Logistique
Ministres
•François Ndong Obiang : Réforme et Relations avec les Institutions
•Régis Onanga Ndiaye : Affaires étrangères et Coopération, Intégration et Diaspora
•Brigitte Onkanowa : Défense nationale
•Hermann Immongault : Intérieur, Sécurité et Décentralisation
•Séraphin Akure Davain : Justice, Garde des Sceaux, chargé des Droits humains
•Philippe Tonangoye : Accès universel à l’Eau et à l’Énergie
•Paul-Marie Gondjout : Communication et Médias
•Maurice Ntossui Allogo : Eaux et Forêts, chargé du Conflit homme-faune
•Mays Mouissi : Environnement, Écologie et Climat
•Laurence Mengue-Me-Nzoghe : Mer, Pêche et Économie bleue, porte-parole du gouvernement
•Gilles Nembé : Mines et Ressources géologiques
•Sosthène Nguema Nguema : Pétrole et Gaz
•Prof. Adrien Mougougou : Santé
•Ludovic Megne : Logement, Habitat, Urbanisme et Cadastre
•Pascal Ogoulit Sifon : Tourisme durable et Artisanat
•Louise Myvono : Planification et Prospective
•Nadine Awanang épouse Anato : Affaires sociales et Inclusion
•Dr Simplice Désiré Mamboula : Enseignement supérieur et Recherche scientifique
•Prof. Marcelle Ibinga épouse Tsikisa : Fonction publique et Renforcement des capacités
•Patrick Bareba-Isaac : Travail, Plein emploi et Dialogue social
•Maître Lubin Ntoutoume : Industrie et Transformation locale
•Edgard Moukombe : Travaux publics et Construction
•Mark Doumba : Économie numérique, Digitalisation et Innovation
•Zenab Gnigna Chaing : Entrepreneuriat, Commerce et PME/PMI
•Odette Polo épouse Panzou : Agriculture, Élevage et Développement rural
•Élodie Diane Poufoue épouse Sandjoh : Femme, Famille et Protection de l’Enfance
•Dr Armande Longo épouse Moulengui : Jeunesse, Sports, Rayonnement culturel et Arts, chargée de la Vie associative
Une feuille de route ambitieuse
Ce gouvernement resserré devra relever plusieurs défis dans un contexte post-transition : conduire les réformes économiques, promouvoir l’unité nationale, préparer les élections, et répondre aux aspirations sociales et démocratiques du peuple gabonais.