Dans la nuit du 6 au 7 mai 2025, l’Inde a lancé une série de frappes aériennes contre des sites présentés comme des « infrastructures terroristes » situés au Pakistan et dans le Cachemire sous administration pakistanaise. Cette opération, baptisée Sindoor, intervient en représailles à un attentat non revendiqué du 22 avril à Pahalgam (Cachemire indien), ayant coûté la vie à 26 civils indiens, principalement des touristes. New Delhi accuse des groupes djihadistes pakistanais d’être responsables de l’attaque, ce qu’Islamabad dément catégoriquement.
Une riposte immédiate du Pakistan
En réponse aux frappes indiennes, l’armée pakistanaise a répliqué par des tirs d’artillerie dans le Cachemire indien. Islamabad affirme également avoir abattu cinq avions de combat indiens — trois Rafale, un MiG-29, un SU-30 — ainsi qu’un drone. Des photos de débris circulent sur les réseaux sociaux, mais ces affirmations n’ont pas encore été confirmées de manière indépendante. Côté indien, une source sécuritaire a indiqué à l’AFP que trois avions s’étaient écrasés sur le territoire indien sans préciser les causes.
Le bilan humain est déjà lourd : au moins 11 morts, dont huit civils côté pakistanais (parmi eux, une fillette de 3 ans), et trois civils côté indien. Environ 35 personnes ont été blessées.
Des cibles sensibles visées
Selon Islamabad, les frappes indiennes ont touché les villes de Muridke et Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, ainsi que Kotli et Muzaffarabad dans le Cachemire pakistanais. L’une des cibles identifiées serait la mosquée Subhan, liée selon les services de renseignement indiens à des groupes comme Lashkar-e-Taiba (LeT) et Jaish-e-Mohammed (JeM), tous deux accusés d’avoir mené des attaques en Inde par le passé, notamment celle de Bombay en 2008.
Le gouvernement indien insiste sur le caractère « mesuré » et « ciblé » de son opération, affirmant ne pas avoir visé d’infrastructures militaires pakistanaises. « L’Inde a fait preuve de retenue », précise son ministère de la Défense, tout en affirmant vouloir « faire rendre des comptes aux responsables de l’attentat du 22 avril ».
Le spectre d’un conflit majeur
La tension militaire entre les deux puissances nucléaires atteint un niveau sans précédent depuis la guerre de Kargil en 1999. Les deux pays se sont déjà affrontés à plusieurs reprises depuis leur indépendance en 1947, principalement autour de la région du Cachemire, territoire revendiqué par les deux États.
Mercredi, plusieurs écoles ont été fermées dans les zones frontalières, tandis que l’Inde menait des exercices de défense civile. Le Pakistan, de son côté, a convoqué en urgence son Comité de sécurité nationale. Un haut gradé pakistanais a prévenu : « Il y aura une réponse cinglante bientôt, cela n’en restera pas là. »
Une communauté internationale inquiète
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les deux pays à la désescalade, soulignant que « la solution ne peut être militaire ». Il a condamné l’attentat du 22 avril tout en exhortant New Delhi et Islamabad à renouer le dialogue.
Aux États-Unis, le président Donald Trump a qualifié la situation de « honteuse » et dit espérer « une fin rapide aux hostilités ». Le secrétaire d’État Marco Rubio a exhorté les deux gouvernements à maintenir des canaux de communication ouverts.
Vers une nouvelle riposte ?
L’histoire récente montre qu’Islamabad répond presque toujours militairement aux frappes indiennes. En 2019, après une attaque à Balakot, l’aviation pakistanaise avait mené des frappes en retour près de bases indiennes. En janvier 2024, le Pakistan avait riposté à une attaque iranienne en bombardant l’est de l’Iran moins de 48 heures après.
Il est donc probable que le Pakistan prépare une nouvelle action militaire dans les prochaines heures ou les prochains jours, d’autant que l’armée pakistanaise semble déterminée à démontrer qu’elle dispose d’un arsenal conventionnel équivalent à celui de l’Inde.
Un conflit évitable ?
L’Inde a suspendu sa participation à un traité de partage des eaux avec le Pakistan, signé en 1960, faisant craindre une escalade sur le plan économique également. Des tirs d’essai de missiles ont eu lieu des deux côtés ces derniers jours, accentuant l’inquiétude.
Alors que les deux puissances s’échangent tirs d’artillerie, accusations et démonstrations de force, la crainte d’un conflit ouvert s’intensifie. Le Cachemire, région la plus militarisée au monde, reste une poudrière.