Le Parti d’action populaire (PAP) du Premier ministre singapourien Lawrence Wong, a largement remporté les élections générales avec 87 sièges au Parlement sur 97. Une victoire qui permet au chef du gouvernement de jouir d’un mandat clair «pour faire face à ce monde turbulent », a-t-il affirmé, après l’annonce des résultats.

Le Parti au pouvoir à Singapour a remporté les élections générales du samedi 3 mai, selon les résultats officiels publiés tôt dimanche. Longtemps au pouvoir, le parti a franchi le seuil des 49 sièges pour former un gouvernement majoritaire au sein du parlement monocaméral du riche État insulaire d’Asie du Sud.

«Les Singapouriens ont donné au PAP un mandat fort pour gouverner », s’est félicité le vainqueur au cours d’une conférence de presse après la proclamation des résultats. M. Wong est convaincu que « ces résultats placeront Singapour dans une meilleure position pour affronter ce monde turbulent », a-t-il dit, ajoutant qu’ils constituaient un «signal clair de stabilité et de confiance dans le gouvernement».

Ce résultat conforte le Premier ministre Lawrence Wong, qui a pris ses fonctions il y a un an, succédant à Lee Hsien Loong pour devenir le quatrième dirigeant de la ville-État. Des défis de taille attendent le gouvernement, qui bien que perçu comme un symbole de stabilité et de prospérité, fait face à un mécontentement croissant de la population. Elle fustige notamment, la privation des ses libertés et l’augmentation du coût de la vie.

L’opposition inquiète, affirme qu’une plus grande présence au parlement permettrait un système politique plus équilibré et une plus grande responsabilité. Mais elle a souvent été paralysée par un manque de ressources et un soutien fragmenté.

Populaire après avoir dirigé le groupe de réaction au Covid 19 à Singapour, M. Wong a succédé l’année dernière à Lee Hsien Loong, le fils du père de l’indépendance Lee Kuan Yew. Son arrivée au pouvoir a coïncidé avec une série de défis pour Singapour.

Le ministre du Commerce, Gan Kim Yong, a annoncé récemment que le pays ne pouvait «pas exclure » une récession en 2025, du fait de l’incertitude causée par la hausse des droits de douanes états-uniens. C’est pourquoi, Wong a appelé en fin avril à une « restructuration majeure » de l’économie de la cité-État, pour résister à la « nouvelle tempête » résultant de la guerre commerciale déclenchée par le président Donald Trump.

Pour l’analyste politique Nydia Ngiow, le PAP, a toujours été considéré comme un bouclier en cas de crise. Plus encore, la guerre sur les droits de douane ne semble pas, selon lui être encore un facteur décisif dans le réflexe des électeurs. Nazri ben Hadri, 25 ans à confié à l’AFP espérer «des changements » dans les règles d’accès aux logements sociaux, trouvant «très difficile » de trouver une habitation à acheter.

Si PAP est encore largement majoritaire, sa domination a été grignotée lors des dernières élections, avec une population notamment jeunes, désireuse de se faire plus entendre. Les jeunes électeurs se sont montrés de plus en plus réceptifs aux voix politiques alternatives. Une électrice a déclaré à l’AFP, qu’elle avait été impressionnée par les nouveaux candidats «rafraîchissants et passionnants » issus de l’ensemble du spectre politique.