Jeudi 8 mai, le cardinal américain Robert Prevost, 69 ans, a été élu pape sous le nom de Léon XIV par les cardinaux réunis en conclave au Vatican. Il devient ainsi le 267e souverain pontife de l’Église catholique et le tout premier originaire des États-Unis à accéder à cette fonction. Peu connu du grand public à l’international, il suscite toutefois une ferveur remarquable au Pérou, pays dont il possède également la nationalité et où il a passé près de deux décennies au total.
Robert Prevost a passé une grande partie de sa vie au Pérou, où il est devenu citoyen après avoir exercé plusieurs rôles majeurs dans l’Église, en tant que prêtre, missionnaire et évêque. Installé à Trujillo en 1985, il y a construit deux églises et dirigé le séminaire augustinien . Le souvenir de l’homme de Dieu reste dans les mémoires.
Jhonatan Cruz, ancien enfant de chœur du pape Léon XIV, se souvient de lui avec émotion : « Nous connaissions le Père Roberto Prevost. Il était très proche de nous. Ma famille et moi-même nous occupions de la maison paroissiale en 1990, juste en bas. C’est là que les premiers prêtres augustins sont arrivés, et c’est aussi là que le Père Roberto, qui était le premier prêtre de la paroisse, a réalisé un grand travail dans toute la région de Montserrat. »
Sa simplicité et sa discrétion marquaient ceux qui l’entouraient. Frère Ramiro Castillo, membre de l’Ordre des Augustins, témoigne : « C’était une personne très simple, très tranquille. Lors des réunions, il était toujours silencieux, réfléchissant longuement avant de donner son avis. Il y a beaucoup d’anecdotes sur celui qui est aujourd’hui le pape Léon XIV. »
Avant son élection papale, il occupait des responsabilités majeures à Rome, notamment au sein du dicastère pour les évêques. Léon XIV est également reconnu pour sa contribution aux réformes importantes du pape François, telles que l’intégration de femmes dans la sélection des évêques.
L’élection de Léon XIV comme pape marque un tournant important, non seulement pour le Pérou, mais pour toute l’Amérique latine, une région où l’Église catholique a toujours occupé une place centrale.
Un homme du peuple selon plusieurs
Il a enseigné le droit canonique pendant dix ans dans le nord du pays avant un bref retour aux États-Unis d’Amérique. En 2015, il est nommé évêque de Chiclayo (une ville dans laquelle il laisse un souvenir fort d’homme proche du peuple), année où il a adopté la nationalité péruvienne.
En 2017, il se distingue en prenant publiquement la défense des victimes du conflit armé des années 1980-1990. Il critique alors fermement les excuses jugées insuffisantes de l’ex-président Alberto Fujimori, reconnu coupable de crimes contre l’humanité.
Un espoir pour le peuple
Aujourd’hui, alors que le Pérou traverse une grande insécurité, nombreux sont ceux qui placent leurs espoirs dans Léon XIV. Margarita y croit dur comme fer : « Il va changer les choses dans le monde, la guerre et tout ça, mais surtout la violence au Pérou, j’espère. »
Beaucoup espèrent que sa connaissance des réalités du pays lui permettra de jouer, peut-être, un plus grand rôle que le gouvernement actuel. D’autant que la confiance dans la classe politique est en chute libre : quatre anciens présidents sont actuellement en prison, et d’autres attendent d’être jugés. L’élection présidentielle de 2026 pourrait raviver les attentes, mais pour l’heure, tous se demandent si Léon XIV reviendra en tant que souverain pontife au Pérou, ou s’il soutient un club de football local.