Les six protagonistes qui doivent s’affronter lors de la présidentielle du 3 juin prochain en Corée du Sud sont entrés en campagne ce lundi 11 mai. Un scrutin dont l’issue va tourner la page de plusieurs mois de crise qu’a traversé le pays et qui a abouti à destitution de Yoon Suk Yeol.
La quatrième économie d’Asie va essayer de retrouver la sérénité dans sa vie politique avec l’organisation d’un scrutin présidentiel anticipé le 3 juin 2025. Les six candidats en liste à cette élection sont entrés en campagne lundi. Le scrutin viendra mettre fin à l’instabilité politique que connait le pays avec notamment, des démissions de dirigeants, des procédures de destitution et des enquêtes judiciaires renversantes.
A environ trois semaines de l’élection qui succédera à Yoon Suk Yeol ? Les sondages placent pour l’instant en tête Lee Jae-myung, candidat du Parti démocrate ( centre gauche) avec 43 à 44% des intentions de vote. Il a rassemblés lundi matin dans le centre de Séoul et remercié ses partisans qui » l’ont aidé à se reconstruire après sa lourde défaite ». En effet, M. Jae-myung avait perdu de justesse le scrutin de 2022, face à Yoon Suk Yeol, qui concourait pour le parti du pouvoir au peuple (PPP, conservateur).
Agé de 61, l’opposant risque de se retrouver convoqué pour un nouveau procès. La Cour suprême ayant annulé début mai sa relaxe prononcée auparavant dans une affaire d’infraction à la loi électorale remontant à la présidentielle de 2022.
En face, l’ancien ministre du travail, Kim Moon-soo, désigné dans la douleur candidat à cette élection par le PPP a déclaré en lançant sa campagne que » je crois sincèrement, que je dois devenir un président pour le peuple : un président pour le pouvoir d’achat, un président pour l’économie ». Crédité de 29% d’intentions de vote, Kim Moon-soon a remporté la primaire du PPP mais le parti avait envisagé samedi de le remplacer par l’ancien Premier ministre Han Duck- soo, avant finalement de se raviser.
Certains observateurs pensent que cet épisode qui a révélé les querelles au sein du PPP, va affaiblir davantage les conservateurs, dans un scrutin où ils partent pénalisés par la destitution, le 4 avril, de Yoon Suk Yeol après sa tentative ratée d’imposer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre dernier.
Une division que confirme Kang Won-taek, professeur de science politique à l’Université nationale de Séoul . Pour lui les conséquences dans cette élection pourraient entraîner » une bataille entre Lee Jae-myung et ceux qui s’opposent à lui », affirme-t-il. Le politologue estime également que la prochaine élection pourrait montrer que le Parti du pouvoir au peuple ne » semble plus viable sous sa forme actuelle « , a-t-il ajouté.
Certains sympathisants du PPP, présents lundi pour le lancement de la campagne de leur candidat fustigent ses divisions et assimilent la situation au sein de leur écurie à un » chaos ». » Je parie que Lee Jae-myung, jubile », a confié un militant désabusé par l’ambiance au PPP.
En avril dernier, le gouvernement a choisi le 3 juin comme date pour la tenue de la 21ème élection présidentielle sud-coréenne. Ce jour sera férié pour faciliter la participation au scrutin. La Corée du Sud n’a plus de président titulaire depuis le 14 décembre, date à laquelle l’Assemblée nationale avait voté la destitution du conservateur Yoon Suk-Yeol. La décision qui a été confirmée le 4 avril par la Cour Constitutionnelle donnait au gouvernement un délai de 60 jours pour organiser une présidentielle anticipée.