Conflit au Soudan : près de 13 millions de déplacés, dont 4 millions de réfugiés dans les pays voisins

Deux ans après le déclenchement du conflit armé au Soudan, la crise humanitaire ne cesse de s’aggraver. Selon les dernières données publiées jeudi par les agences humanitaires des Nations Unies, près de 13 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer. Parmi elles, environ 4 millions ont trouvé refuge dans les pays voisins, majoritairement des femmes et des enfants.

Un exode massif vers les pays frontaliers

L’Égypte et le Soudan du Sud figurent parmi les premières destinations des civils fuyant les violences. L’Égypte accueille actuellement quelque 1,5 million de réfugiés soudanais, tandis que le Soudan du Sud abrite 1,1 million de personnes, combinant réfugiés et Sud-Soudanais rapatriés.

Le Tchad, quant à lui, connaît depuis plusieurs semaines un afflux préoccupant de nouveaux arrivants. Rien qu’au cours des deux premières semaines de mai, près de 20 000 personnes sont arrivées dans ce pays d’Afrique centrale, en provenance du Darfour du Nord.

Violences croissantes à El Fasher et crise dans les camps

L’escalade des combats dans la ville d’El Fasher, dans le Darfour du Nord, a provoqué une vague de déplacements massifs. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) rapporte une arrivée quotidienne d’environ 2 000 femmes et enfants dans la région frontalière de Tiné, au Tchad. Parmi les nouveaux arrivants figurent des enfants non accompagnés, certains blessés, fuyant des attaques d’une extrême violence.

Ces déplacements font suite à des attaques menées par des groupes armés contre des camps de déplacés, notamment à Zamzam et Abou Shouk, ainsi que dans des zones urbaines comme El Fasher. Ces assauts ont plongé les populations dans un climat de terreur et d’insécurité croissante.

Actuellement, le Tchad héberge environ 1,3 million de réfugiés, dont 794 000 ont fui le Soudan depuis le début du conflit.

Des zones jusque-là épargnées désormais touchées

Alors que le conflit s’étend, même des régions longtemps considérées comme relativement sûres sont désormais ciblées. À Port-Soudan, dans l’est du pays — où sont basées plusieurs agences humanitaires de l’ONU et des milliers de déplacés —, des frappes de drones ont été signalées depuis dimanche. L’armée soudanaise en attribue la responsabilité aux Forces de soutien rapide (FSR), exacerbant encore davantage le climat d’instabilité.

Une crise humanitaire majeure en constante expansion

Avec près de 13 millions de déplacés internes et de réfugiés, la guerre au Soudan représente aujourd’hui l’une des pires crises de déplacement au monde. Face à cette urgence humanitaire croissante, les agences de l’ONU appellent à une mobilisation internationale accrue pour répondre aux besoins des populations affectées et prévenir une détérioration encore plus dramatique de la situation.

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