Les relations entre les États-Unis d’Amérique et Israël traversent une zone de turbulences. Alors que la guerre à Gaza continue de faire rage, le président états-unien Donald Trump semble perdre patience face à ce qu’il considère comme le jusqu’au-boutisme de Benyamin Netanyahu. Pour de nombreux médias israéliens, un fossé se creuse entre Washington et Jérusalem, au point de remettre en question une alliance jadis jugée indéfectible.
Depuis plusieurs semaines, les signes de tension se multiplient. L’administration Trump mène des négociations directes avec le Hamas une ligne rouge longtemps défendue par Israël qui ont conduit à la libération de l’otage américano-israélien Edan Alexander. Parallèlement, les États-Unis ont intensifié les pourparlers nucléaires avec l’Iran et se sont engagés dans une trêve fragile avec les Houthis, malgré les attaques continues de ces derniers contre le territoire israélien.
Un coup dur pour Israël
Le dernier revers diplomatique pour Israël est survenu avec l’annonce par Donald Trump de la levée des sanctions contre la Syrie, accompagnée d’une volonté affichée de rencontrer Farouk al-Charaa, ancien vice-président syrien. Plus surprenant encore, Israël a été exclu de la récente tournée moyen-orientale du président américain. Un signal fort, qui ne passe pas inaperçu du côté israélien.
Benyamin Netanyahu tente de minimiser ces signaux d’alerte, dénonçant des « montages médiatiques ». Pourtant, au sein même de son parti, le Likoud, l’agacement est palpable. Le ministre de la Coopération régionale, David Amsalem, n’a pas mâché ses mots :
« Il s’avère que c’est une personne imprévisible. Chaque matin, il se réveille avec un avis différent. Ça embrouille le monde entier. Moi, je pense que c’est quelque chose de grave et cela brise toutes les règles qui ont de tout temps régi les relations entre Israël et les États-Unis. »
L’épreuve de force
Donald Trump, qui qualifie la guerre de Gaza de « cruelle », appelle à une fin rapide des hostilités. Une demande rejetée catégoriquement par le Premier ministre israélien. Netanyahu a réaffirmé sa volonté de poursuivre l’offensive :
« Il n’y aura aucune situation où nous arrêterons la guerre », a-t-il déclaré, annonçant une opération terrestre d’envergure imminente dans la bande de Gaza.
Cette posture inflexible pourrait précipiter une crise diplomatique majeure entre les deux alliés. D’autant que sur le terrain, le bilan humain ne cesse de s’alourdir.
Le mercredi 14 mai, la Défense civile à Gaza a rapporté la mort d’au moins vingt-neuf personnes et des dizaines de blessés lors de bombardements israéliens sur le nord et le sud de l’enclave palestinienne. Dans le camp de Jabalyia, au nord, vingt-cinq morts ont été recensés selon Mahmoud Bassal, porte-parole des secours locaux. Quatre autres personnes ont péri dans une frappe à l’ouest de Khan Younès.
Alors que les bombes continuent de tomber, l’équilibre fragile entre Israël et les États-Unis vacille. La lune de miel entre Donald Trump et Benyamin Netanyahu semble bel et bien terminée.