C’est désormais officiel : l’alliance politique entre Khalifa Sall et Barthélémy Dias appartient au passé. Ce divorce, longtemps redouté, s’est matérialisé par une rupture franche qui rebat les cartes dans les cercles militants de Taxawu Sénégal.
Le divorce tant redouté entre Khalifa Sall et Barthélémy Dias a été finalement officialisé. L’alliance politique disloquée rebat les cartes au sein de Taxawu.
Si les deux hommes évitent pour le moment les attaques frontales, leurs partisans, eux, n’hésitent plus à afficher leurs positions respectives. Depuis hier mercredi , la tendance est à la clarification des fidélités. Dans les couloirs du Building administratif comme dans les structures municipales, chacun veut savoir qui est « avec Khaf » et qui reste « avec Barth ». Cette fracture donne lieu à des réajustements notables au sein de la coalition, notamment à Dakar, bastion historique du tandem désormais brisé.
Les soutiens de Khalifa Sall voient cette séparation comme une libération. Pour eux, l’ancien maire de Dakar peut désormais tracer sa propre voie sans subir les humeurs d’un allié devenu trop encombrant. En face, Barthélémy Dias, bien qu’isolé politiquement, peut compter sur un noyau dur de fidèles prêts à le suivre coûte que coûte, même en cas de rupture définitive avec Taxawu.
Ce désaccord tombe à un moment clé, alors que les échéances politiques futures exigent des stratégies claires. Le camp de Pastef, en particulier, observe la situation avec satisfaction. Plusieurs de ses chroniqueurs et militants n’ont pas caché leur joie face à ce « clash » qui pourrait affaiblir un rival politique influent à Dakar.
Après les dernières élections législatives, Taxawu Sénégal, qui a connu beaucoup de frustrations avec les investitures, avait décidé de procéder à la restructuration de son appareil politique. C’est dans ce cadre que le comité en charge de la question a convié les délégués à une rencontre samedi dernier au Cices pour une séance d’échange.
C’est à cette occasion que le leader du mouvement Taxawu Sénégal, félicitant tous les membres qui s’activent avec abnégation pour le rayonnement de Taxawu, a annoncé le départ de son lieutenant, Barthélémy Dias . « Nous avons enregistré quelques départs après les élections législatives, sachez qu’il y en aura encore », a-t-il laissé entendre, comme l’indique également.
Selon plusieurs sources, beaucoup de responsables ayant deviné la nature de l’annonce ont tenté de le dissuader de parler, mais Khalifa Sall a insisté pour continuer, soutenant que c’est Barthélemy Dias lui-même qui est venu lui faire part de la création de sa propre structure. À ce qu’il paraît, Khalifa Sall a tenté de le retenir durant tout ce temps, mais il a campé sur sa position. Le maire déchu de la ville de Dakar a ainsi décidé de poursuivre sa carrière politique en solo. Les Echos souligne que cette séparation ne semble pas être le fruit du hasard, mais plutôt d’une série d’événements qui se sont accélérés après les élections législatives.
La nouvelle peut choquer, voire heurter certains, mais notre source assure que les agissements de Barthélemy Dias durant les investitures pour les élections législatives en disaient long. « Vous avez vu comment il a écarté tous les proches de Khalifa Sall pour positionner les siens. Barthélemy Dias a frustré beaucoup de responsables.
Tous les départs notés durant ce processus ont été causés par l’attitude de Barth », assure notre source, qui poursuit : « il a été l’alpha et l’oméga de tous les problèmes de Taxawu Sénégal. Barthélemy Dias a mis Khalifa Sall en mal avec beaucoup de responsables. On n’a jamais compris pourquoi Khalifa Sall ne lui disait jamais rien, même quand il dépassait les bornes au vu et au su de tout le monde », fulmine un des responsables de Taxawu Sénégal.
Ce qu’il faut retenir, c’est que Barthélemy Dias a disloqué Taxawu Sénégal en provoquant le départ de beaucoup de responsables, avant de décider de s’en aller. « Il a bien préparé son coup, puisqu’il a déjà sa permanence à Dieuppeul, vers la clinique Croix bleue, avec sa secrétaire qui s’occupe de ses rendez-vous. Barth est en train de recevoir des gens et nous sommes au courant, mais Khalifa Sall nous défend de l’attaquer ou même d’en parler », nous confie-t-il.