L’ancien président Ali Bongo Ondimba, renversé à l’été 2023 par le général Brice Oligui Nguema et qui était depuis assigné à résidence à Libreville, sa femme et son fils(Sylvia et Noureddin Bongo), récemment sortis de prison, sont arrivés à Luanda, vendredi a annoncé la présidence angolaise.

Ali Bongo a finalement quitté le Gabon dans la nuit du jeudi 15 mai 2025, accompagné des membres de sa famille, dont son épouse Sylviane et leur fils Nourredin, tous deux libérés après avoir été transférés de la prison en résidence surveillée. La présidence angolaise a annoncé leur arrivée à Luanda, vendredi.

Selon un communiqué des autorités angolaises, cette libération fait suite à des contacts entre le président angolais Jao Lourenço et Brice Oligui Nguema, élu président au Gabon en avril avec près de 95% des voix.

Le chef d’État gabonais déchu, Ali Bongo Ondimba, âgé de 65 ans avait promis de ne jamais quitter le pays sans sa famille retenue en prison après le putsch. Et il a tenu parole puisque la médiation du président angolais et président en exercice de l’Union africaine, Joã Lourenço auprès de l’actuel chef d’État du Gabon, a porté des fruits.

L’épouse de l’ancien président gabonais Sylvia et leur fils Nourredin étaient gardés en prison et étaient poursuivis pour des faits de détournements de fonds publics et de malversations financières. Des accusations que les avocats de la famille Bongo ont toujours rejetées à chaque comparution de leurs clients.

Selon des sources proches du milieu judiciaire au Gabon, le procureur général est attendu pour une déclaration sur le sujet ce vendredi. Il pourra mieux éclairer l’opinion sur les circonstances qui entourent d’abord le transfert de Sylvia et Noureddin Bongo de la prison en résidence surveillée, puis leur libération suivie du départ de la famille Bongo en exil à Luanda.

Le principal rival du général Oligui et dernier premier ministre de M. Bongo, dont la famille a dirigé le pays pendant 53 ans, Alain-Claude Bilie By Nze, a jugé que la libération de la famille démontre que sa détention  » ne respectait pas le cadre de la loi et de la justice ». Pour l’opposant,  » le président Oligui Nguema n’a pas fait preuve de clémence : il a dû s’incliner face aux exigences internationales après ce que tout le monde a compris comme abus de pouvoir », a-t-il déclaré.

Un député du parlement gabonais de transition, Geoffroy Foumboula Libeka, a estimé que le transfert de la famille Bongo,  » au milieu de nuit et dans le silence total », est une  » véritable honte pour les jours » du nouveau gouvernement.  » Où est la souveraineté du Gabon? », s’est-il questionné sur les réseaux sociaux, accusant la libération de la famille Bongo d’être  » le prix à payer » pour la réintégration du Gabon au sein de l’Union africaine.

Ali Bongo Ondimba a dirigé le Gabon durant quatorze ans jusqu’à son renversement, quelques instants après avoir été proclamé vainqueur d’une élection présidentielle que l’armée et l’opposition avaient déclarée frauduleuse. Il était arrivé au pouvoir en 2009, succédant à son père, Omar Bongo Ondimba, qui avait régné pendant 41 ans sur le pays.