France : Bruno Retailleau élu à la présidence du parti « Les Républicains »

Le ministre de l’Intérieur a été élu président du parti de droite « Les Républicains » (anciennement UMP sous Sarkozy – NDLR), dimanche 18 mai, à l’issue d’un scrutin où il s’est largement imposé face à Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire.

Avec 74.3% contre 25,7%, les plus de 120.000 adhérents des « Républicains » ont accordé leur confiance au Vendéen âgé de 64 ans, qui depuis son arrivée à Beauvais en Septembre a donné une nouvelle dynamique à un parti moribond.

Il a appelé les électeurs qui ont tourné le dos aux Républicains ces dernières années à revenir et a confirmé qu’il resterait à Beauvau, cette question ayant été  » tranchée », à son avis à ses yeux » par le large soutien des adhérents à sa candidature a-t-il expliqué.

Au siège des Républicains où il a été accueilli avec enthousiasme, il a adressé un message à son adversaire Laurent Wauquiez, dont il a dit « qu’il s’est beaucoup donné dans ce campagne ». Il a d’ailleurs assuré, entouré des ténors du parti dont l’ex-Premier ministre, Michel Barnier, que ce dernier( Laurent Wauquiez) « pourra encore donner beaucoup à notre mouvement ».

Depuis son fief du Puy-en-Velay(Haute-Loire), Laurent Wauquiez a reconnu sa défaite et appelé à éviter  » le poison de la division qui a tant de fois affaibli la droite ». Toutefois, il a campé sur ses positions de la campagne, assurant que la droite ne pourra mener son « projet de rupture (…)si nous sommes dilués dans le macronisme ». Le Premier ministre, François Bayrou a pour sa part salué une  » magnifique victoire », qui conforte la participation des « Républicains » à son gouvernement.

Régulièrement cité parmi les personnalités politiques les plus populaires, ce nouveau statut dans l’opinion était pour lui une opportunité à saisir. À l’image de Nicolas Sarkozy avant lui, Bruno Retailleau profite de la surmédiatisation du poste pour dérouler ses marqueurs politiques à longueur d’interview: fermeté sur la sécurité et l’immigration, décomplexé sur l’assimilation qu’il préfère à l’intégration ou encore tenant d’un bras de fer avec l’Algérie.

Quels sont ses nouveaux défis?

Selon plusieurs observateurs, il faudrait faire attention à l’effet déformant d’une campagne interne. 72.000 voix militantes, cela ne représente pas la France et encore moins la garantie pour LR, habitué depuis 2017 aux déconvenues électorales, de succès à venir.

Monsieur Retailleau prend les rênes d’une formation revigorée, mais encore fragilisée par de nombreuses défaites et surtout oscillant face à cet asphyxiant espace entre macronistes et le Rassemblement national. L’année dernière aux élections européennes, « LR » et François-Xavier Bellamy ont encaissé un 7,25%, mieux néanmoins que les 4,78 de Valérie Pécresse à la présidentielle. C’est pourquoi après son élection, Bruno Retailleau a affirmé que :  » nous devons porter des idées nouvelles », car  » notre famille politique est à même de porter notre projet pour la présidentielle », a-t-il ajouté.

Une entreprise de rassemblement pas évidente

Malgré ses 25%, Laurent Wauquiez, toujours au poste influent de président de groupe à Assemblée nationale, a adressé dimanche après sa défaite, une sorte de mise en garde. Le désormais ministre-chef du parti est prévenu, on lui demande déjà un candidat LR pour 2027. Une initiative dont les bases seront posées dès l’an prochain avec les municipales sur lesquelles « Les Républicains » jouent gros, d’ailleurs dès dimanche soir, il demandait une  » vague bleue ».

À la tête de LR, tout l’attend. Le plus gros dossier étant son statut de président de parti et ministre au sein d’un gouvernement alors que « sonne la fin de l’ère » du macronisme, a commenté un poids lourd centriste. Nul doute que ses adversaires ne manqueront pas d’appuyer sur ce point avec, toujours en ligne de mire, l’échéance de 2027.  » Il lui faut inventer quelque chose. Mais il restera fidèle à ce qu’il est », assure-t-on.

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