France: plus de 75.000 jeunes décrochent chaque année et quittent le système scolaire sans diplome

En France chaque année, plus 75.000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme. Un nouveau rapport de la fondation Apprentis d’Auteuil publié ce lundi 19 mai, alerte sur un phénomène qui frappe de plus en plus tôt, reste prégnant ches les jeunes ultramarins et s’étend peu à peu aux filles.

Plus de 75.000 jeunes « décrochent » chaque année en France et quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Apprentis d’Auteuil sur le décrochage scolaire dont, le coût est considérable pour la société.

Un décrochage de plus en plus précoce surtout, chez les lycéens mais qui n’épargne pas les jeunes même de l’école primaire, selon la fondation. Des enfants passifs, qui ne s’impliquent pas dans l’apprentissage, qui ont du mal à comprendre ce qui se passe en classe ou à trouver leur place auprès des camarades.

Selon Aylette de Béru, porte-parole de la fondation des Apprentis d’Auteuil, le décrochage scolaire dépend de plusieurs facteurs qui se cumulent et touchent tous les jeunes, indépendamment de leur milieu social.  » Ça peut être lié à la précarité, Qu’on soit soit un jeune enfant ou un adolescent, il est difficile d’apprendre quand on n’a pas de quoi se vêtir ou se nourrir », explique-t-elle.

 » Ça peut être aussi lié à des soucis personnels, à cause d’un événement familial ou d’un déménagement par exemple. Ça vient percuter la trajectoire scolaire du jeune. Le stress scolaire lié à l’évaluation ou à l’orientation, la santé mentale…etc.

Un phénomène d’un coût considérable

Selon le rapport, ce coût a fortement augmenté ces dix dernières années, avec une hausse de 110.000 euros par jeune. Une évolution qui s’explique par  » l’inflation (qui représente 80% de cette hausse), les 20% restants s’expliquent par une plus grande précarité des décrocheurs, ils cotisent moins et ont besoin de davantage d’aides » , a indiqué Olivier Scalabre, directeur général du cabinet Boston Consulting Group (BCG) France dont, le cabinet a œuvré pour la réalisation de cette étude. Il souligne également que les inégalités entre décrocheurs et diplômés se sont accrues.

Outre les aides sociales, une part importante du coût est liée aux frais de justice. Les décrocheurs sont surreprésentés parmi les personnes incarcérées. Le poste  » justice représente à lui seul 50.000 euros sur les 340.000″, précise Olivier Scalabre.

Le décrochage scolaire a aussi un impact sur la compétitivité des entreprises et sur l’économie, selon M. Scalabre . Plus de décrocheurs, c’est moins de talents à recruter et au bout du compte, une productivité qui diminue face à la concurrence.

Le décrochage n’est pas une fatalité

Les résultats obtenus en matière de prévention et de remédiation le prouve chaque jour. Selon le rapport de nombreux dispositifs comme, l’accompagnent personnalisé dès le primaire, les pédagogies innovantes, le renforcement de la connaissance de soi et de la confiance en soi, permettent aux jeunes de s’épanouir et de réussir, renseigne l’étude. Dans cette lancée, le rapport propose comme prévention au décrochage : une formation et un soutien renforcé des enseignants, les liens noués entre équipes éducatives, famille, écoles, association, entreprises du territoire. Apprentis d’Auteuil recommande aussi de rendre l’école plus inclusive pour le bien-être et la réussite des jeunes.

Selon les chiffres de l’Éducation nationale, le décrochage scolaire a décru: en 2023, 7,6% des 18-24 ans étaient en dehors du système scolaire contre 11% en 2006. « Trop de jeunes décrochent encore ! », constate Jean-Baptiste de Chatillon, directeur général d’Apprentis d’Auteuil. Et les plus vulnérables sont les premiers concernés. Nous refusons de nous y habituer car il existe des solutions », a-t-il rassuré.

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